Le mot de la fin

J’avais entamé la descente quand je les ai vus peinant dans la pente. Enfin, les ados surtout, parce que les deux costauds bien rasés qui leur criaient dessus pour les faire avancer, resplendissaient de forme, eux. «On n’est pas des lavettes, on lâche rien! Allez, plus vite!» Et puis, après les avoir salués au passage, j’ai vu le retardataire qui longeait le pierrier. Bien plus bas.

Son visage tout rond luisait de sueur, sa peau rougie semblait presque écarlate. Il avait le ventre qui débordait de son tee-shirt et ses cuisses pesaient lourd. On l’entendait souffler à cent pas. Je me suis approché, je lui ai demandé si ça allait mais il était incapable de parler et je n’osais imaginer la souffrance du pas d’après. Je me suis dit qu’il n’arriverait jamais en haut et je lui ai tendu ma gourde.

Il a bu à longues gorgées, comme on revient d’une noyade. Il avait l’œil inquiétant à force de ne rien voir.

Une rafale de pas. C’était son moniteur qui redesce