La mélancolie des stores
Ambiance » Voilà bien des jours, les stores se sont fermés sur les boutiques comme autant de rideaux sur une pièce de théâtre. Un entracte qui dure encore et encore. Tout un symbole du sommeil forcé dans lequel le canton de Fribourg et au-delà sont plongés. Les stores… Des figurants soudain devenus personnages principaux d’un scénario inattendu, rappelant ces films futuristes aux rues fantômes. Stores à lamelles, barreaux, grillages, notre photographe Alain Wicht a immortalisé ces témoins silencieux de la crise sanitaire, qui nous rappellent notre propre enfermement. «Ma première idée était de photographier les rues désertes. Puis les stores baissés m’ont interpellé. Quand on passe devant, on est curieux, on aimerait savoir ce qu’il y a derrière et dans certains cas, comme les stores ne sont pas totalement opaques, on peut le deviner. On se rend compte qu’ils sont tous différents et que chacun a son histoire», dit-il. Pour lui, les stores représentent aussi «la fin de beaucoup de choses, comme des entreprises en faillite, des pertes d’emplois, l’absence de futur». Mais tout n’est pas noir. L’entracte ne durera pas éternellement et la pièce reprendra, avec un scénario peut-être modifié, mais elle reprendra.
