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Damien Piller échappe au délit de corruption

L’avocat et promoteur Damien Piller. © Vincent Murith-A
L’avocat et promoteur Damien Piller. © Vincent Murith-A
Publié le 24.02.2015

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Pots-de-vin de Saint-Cyprien

Devant le tribunal de Perpignan, le procureur a requis hier des peines s’échelonnant de 6 mois avec sursis à 4 ans de prison, dont deux ans fermes, lors du procès des pots-de-vin en œuvres d’art de la station balnéaire de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales). L’avocat et promoteur fribourgeois Damien Piller échappe au «délit de corruption».

Le procureur Bruno Albouy a estimé concernant le plus généreux donateur, Damien Piller, acheteur de dix tableaux pour 400 000 euros, qu’il n’avait pas «assez d’éléments pour caractériser le délit de corruption». Il a décidé dans son cas de s’en remettre «à la sagesse du tribunal», a-t-il dit, sans donner plus de précision.

Damien Piller avait fait front mi-février lors de son interrogatoire, assurant que ces achats étaient du «pur mécénat».

Au cours d’un réquisitoire-fleuve, le procureur a été le plus sévère pour les principaux auxiliaires de Jacques Bouille à la mairie de Saint-Cyprien de 1989 à décembre 2008, lesquels ont favorisé les détournements et ont reconnu avoir touché de l’argent de chefs d’entreprise qui voulaient faire avancer leurs affaires.

Il a requis 4 ans de prison dont 2 ans avec sursis et une interdiction pour 5 ans des droits civils, civiques et de famille contre le directeur de cabinet de l’époque, Rémi Bolte, partie intégrante du «système» Bouille. Contre le directeur des services de la mairie, Francis Montor, il a requis une peine similaire mais assortie d’un sursis de 30 mois.

Le procureur a réclamé 18 mois dont 12 avec sursis et 5 ans d’interdiction de ses droits contre l’ex-adjoint aux finances, Pierre Fontvieille. Contre Marie-Antoinette Alberny, veuve de Jacques Bouille, accusée de recel, il a requis 2 ans avec sursis et 5 ans d’interdiction. Deux comparses pourraient être condamnés à des peines plus légères et le procureur a requis au total trois relaxes.

Quinze personnes, des élus et des fonctionnaires de la mairie de Saint-Cyprien ainsi que des chefs d’entreprise sont jugés depuis le 5 février pour avoir secondé l’ancien maire dans sa frénésie d’achat d’œuvres d’art entre 2003 et 2008, qui a coûté 7 millions d’euros à la ville, ou pour avoir payé en tableaux leur ticket d’entrée sur les marchés publics de cette commune de 10 000 habitants.

Jacques Bouille avait été mis en examen et emprisonné pour blanchiment et trafic d’influence. Il s’est pendu en prison en 2009.

Dans cette affaire, la Municipalité actuelle de Saint-Cyprien, partie civile, a demandé 2,5 millions d’euros d’indemnités au total, essentiellement auprès de l’équipe de l’ancien maire. ATS

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