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Ils mènent leur vie côte à côte

Série d’été - Jumeaux-jumelles (4/8) • Les Payernois Marc et Nicolas Givel, 35 ans, sont voisins de palier. Ils ont toujours pratiqué de nombreuses activités ensemble et ils aiment que les gens les confondent.

Difficile de distinguer Marc (à gauche) de Nicolas. Même sans se concerter, les deux hommes portent quasiment les mêmes habits pour la séance photo. A l’exception de la marque du tee-shirt. Malgré les apparences, ce sont de faux jumeaux. © Charly Rappo
Difficile de distinguer Marc (à gauche) de Nicolas. Même sans se concerter, les deux hommes portent quasiment les mêmes habits pour la séance photo. A l’exception de la marque du tee-shirt. Malgré les apparences, ce sont de faux jumeaux. © Charly Rappo

delphine francey

Publié le 08.08.2014

Temps de lecture estimé : 4 minutes

En tant que Payernois, les frères Marc et Nicolas Givel ont droit à leur sobriquet. Dans la rue, certains les appellent les petits corbeaux, un clin d’œil au papa surnommé le corbeau. D’autres les ont baptisés les duplicatas, les deux tours ou encore Tic et Tac. Il faut dire que physiquement, Nicolas est la copie conforme de son cadet, né quelques minutes après lui, le 19 mars 1979. Ils ont tous deux les mêmes traits de visage, le crâne rasé et un corps élancé qui dépasse le mètre nonante (1,92 m pour Nicolas et 1,95 m pour Marc). Un seul indice permet pourtant de les différencier: la boucle d’oreille. L’aîné en porte une de plus à l’oreille gauche.

Malgré les apparences, ils affirment être de faux jumeaux. «Comme personne veut nous croire, nous avons demandé un jour à notre maman s’il n’y avait pas une erreur. La discussion a coupé court lorsqu’elle nous a répondu «je sais quand même mieux que vous!», relate Marc.

Séparés à l’école

A l’époque, Marc et Nicolas Givel commencent leur scolarité ensemble. Mais très vite, les enseignants décident de les séparer. «On se chamaillait beaucoup et on faisait passablement de bêtises. Cette séparation ne nous a pas du tout marqués. On se voyait déjà assez», estime Nicolas. En revanche, en dehors de l’école, les deux frères sont inséparables. Ils jouent ensemble, s’inscrivent au même cours de gym, travaillent durant les vacances scolaires à la ferme familiale à Vers-chez-Perrin et fréquentent le même groupe d’amis.

A l’issue du cursus obligatoire, Marc opte pour un apprentissage de peintre en bâtiment alors que son frère se lance dans une formation de chauffeur poids lourd. «Mon patron de l’époque avait croisé Nicolas en ville et l’avait pris pour moi. Comme il n’était pas au courant que j’avais un jumeau, il m’avait engueulé croyant que je séchais les cours», se souvient avec amusement Marc.

Pompiers volontaires

Les trentenaires considèrent que leur relation n’est plus fusionnelle comme lorsqu’ils étaient enfants. «Je vais plutôt me confier auprès de notre sœur aînée Corinne», révèle Nicolas. Pourtant ils sont voisins de palier. «C’est un concours de circonstances. Chacun respecte la sphère privée de l’autre», assure Nicolas qui vit seul alors que son frère habite avec son épouse Valérie. D’après leur estimation, la plus longue séparation aurait duré trois semaines. «Mais si l’un de nous deux devait déménager à l’autre bout du monde, on arriverait à gérer cet éloignement», pense Marc.

En général, ils se voient au minimum une fois par semaine, notamment dans le cadre des nombreuses activités qu’ils ont en commun. En tant que pompiers volontaires rattachés au centre de renfort de Payerne, ils assurent le service de piquet toutes les trois semaines en alternance avec d’autres collègues. Ils vont également tirer ensemble et supporter le CP Berne pendant la saison de hockey. «Nous avons des goûts quasiment identiques que ce soit pour l’habillement, la nourriture, la musique…», énumère Marc. «C’est tellement naturel que j’oublie carrément que j’ai un jumeau qui me ressemble.» Les Payernois se différencient en revanche par leur caractère. «Nicolas est davantage direct, extraverti alors que moi je préfère arrondir les angles», décrit le cadet.

Souvenir mémorable

Les deux hommes ont toujours accepté leur ressemblance physique et aiment que les gens les confondent. Ils gardent notamment un souvenir mémorable du mariage de Marc avec Valérie. Alors que Nicolas prenait place parmi les invités, le pasteur s’est empressé de lui dire qu’en tant que marié il fallait entrer au bras de sa maman. «J’ai eu un grand moment de solitude. Puis je me suis pris au jeu en lui expliquant que je ne comptais pas changer de place… Mon frère est alors arrivé et le pasteur a décompressé. Mais ce malentendu l’a tellement stressé, qu’il a bafouillé pendant toute la cérémonie», se remémore Nicolas en ajoutant qu’à l’heure de l’apéro certains invités venaient encore lui adresser leurs félicitations…

D’après eux, il y a un seul désavantage à avoir un jumeau. «Quand on était adolescent, on n’avait pas de copine, car les filles craignaient de ne pas réussir à nous différencier. On s’est pris quelques râteaux», explique Marc. «Mais c’est heureusement de l’histoire ancienne…»

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