Le président sénégalais prononçait un discours à l’ouverture d’un forum international sur la paix et la sécurité en Afrique, auquel participent quelque 800 personnalités dans la capitale sénégalaise, les 9 et 10 novembre.

Le port du voile intégral dénoncé

Le chef de l’Etat a indiqué que lui et ses concitoyens ne sauraient accepter, qu’on vienne «nous imposer une autre forme de religion». «Nous n’avons connu jusque-là qu’un islam modéré et tolérant», a-t-il poursuivi, tout en dénonçant le port du voile intégral (niqab) par certaines femmes du pays. «Cela ne correspond ni à notre culture, ni à nos traditions, ni même à notre conception de l’islam, nous devons avoir le courage de combattre cette forme excessive de nous imposer une manière d’être», a-t-il fait remarquer.

Cette même logique s'oppose également à d’autres modèles. «Nous ne pouvons pas accepter que des modèles qui viennent de je ne sais où soient imposés en Afrique parce que simplement, les Africains sont pauvres», a insisté le président Sall. Il a exhorté les organisations de la société civile et les hommes politiques du pays à se joindre à se joindre à la lutte contre la menace du terrorisme religieux.

«Pensons par exemple à tous ces jeunes embrigadés dans différents pays pour combattre en Syrie, en Afghanistan ou sur d’autres théâtres de conflits armés», a-t-il suggéré, demandant aux pays africains de continuer de travailler avec les pays et institutions partenaires, en matière de prévention et de règlement des crises, de maintien et de consolidation de la paix.

Promotion de l'Etat de droit et de l'éducation

«Nous devons continuer à lutter contre les causes profondes d’instabilité, par la promotion de l’Etat de droit, l’éducation, la formation et l’emploi des jeunes, pour leur donner des raisons d’espérer et les prémunir contre les chantres de l’obscurantisme et de l’extrémisme qui mènent à la violence», a-t-il encore fait observer. Car, a-t-il dit, c’est dans l’ignorance, la pauvreté et l’exclusion sociale que certaines causes d’instabilité trouvent un terreau fertile à leur éclosion.

«C’est dans ce terreau qu’il faut éliminer les germes du mal pour une vision plus cohérente de la paix et de la sécurité en Afrique. Autrement, nous aurons traité les symptômes en laissant de côté la maladie».