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Des enquêtes, des monstres et de l'action

L'article en ligne - Critique BD • Avec « L’Ascension d’Aurora West », l'Américain Paul Pope propose un voyage à Arcopolis, une ville hantée par les monstres et la corruption. Mais une héroïne apparaît !

Des enquêtes, des monstres et de l'action
Des enquêtes, des monstres et de l'action

Audrey MOLLIET

Publié le 07.07.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Aurora West est une adolescente pas comme les autres. Elle doit partager ses journées entre études, entraînement aux arts martiaux et… combattre le crime auprès de son père, le célèbre Haggard West. Le héros tente de repousser les monstres qui envahissent Arcopolis depuis quelques années, alliant science et techniques de combat. Lorsqu’Aurora a sept ans, sa mère est assassinée, apparemment par un monstre. Haggard West cherche frénétiquement à retrouver son meurtrier… sans succès. Dix ans plus tard, c’est sa fille qui se penche secrètement sur ce cas. Un indice trouvé lors d’une patrouille avec son père la ramène à ses souvenirs d’enfances. Ils pourraient bien être la clé du mystère de la mort de Rosetta West.

«L’Ascension d’Aurora West» évolue dans le même monde que celui de la série dont il est dérivé, un monde où fantastique et science-fiction sont mêlés. Ce roman graphique fait montre de plusieurs influences différentes qui lui confèrent un style particulier : science-fiction pulp, comics américain, manga et mythologie antique. Les dessins de l’Espagnol David Rubin donnent la touche finale à cet univers unique. On ne peut pas dire que ce volume est rafraîchissant car le style et les thèmes abordés sont lourds… mais du moins, on sent qu’il vise une tranche d’âge plus jeune que la plupart des bandes dessinées américaines actuelles. Cela se ressent dans une caractérisation moins poussée, une narration dynamique et un bon paquet d’action!

On sent également la volonté de Pope de créer un univers nouveau et des héros inédits. Et il réussit son pari. Il reste toutefois attaché aux codes classiques qui font foi dans la bande dessinée : un héros principal un peu ténébreux et ‘badass’ à souhait, son sidekick un poil rebelle et un assistant (unE assistantE pour le coup) œuvrant dans l’ombre mais ayant des liens forts avec les deux… ça ne vous rappelle rien? Mais en même temps, c’est comme ça qu’on aime la bande dessinée non? La trame de l’histoire est elle aussi classique mais on s’y laisse facilement emporter et on s’identifie rapidement à la jeune et intrépide Aurora.

Le style très personnel de David Rubin, réalisateur de films, animateur et dessinateur de bande dessinée espagnol, contribue à donner une empreinte unique à « L’Ascension d’Aurora West ». Les scènes d’actions sont très bien rendues. Elles sont agrémentées d’onomatopées qui remplissent parfois une bonne partie de la case et suivent les mouvements des personnages, à la manière des mangas. Rubin a un trait fort mais fluide, encore relevé par l’aspect noir et blanc du volume. Les monstres, tous plus crades les uns que les autres, et les costumes des West – vraiment cools – sont également bien réalisés.

En bref, « L’Ascension d’Aurora West  » rempli son rôle de comic book innovant. Il place Aurora au centre de l’univers de «  Battling Boy » et en fait un personnage phare de la série. Une histoire prenante, entre enquêtes, science-fiction et fantastique, portée par le style inimitable de Rubin fait ce volume un ‘must-read’.

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