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Les super-héros à l'assaut du petit écran

Blog - SÉRIES TV • Inondant les salles de cinéma depuis plusieurs années, les héros costumés s'en prennent maintenant au petit écran. Décryptage d'une invasion.

La série à succès Flash suit les aventures d'un super-héros doté d'une super-vitesse
La série à succès Flash suit les aventures d'un super-héros doté d'une super-vitesse

Louis ROSSIER

Publié le 11.12.2014

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Gotham, une moyenne de 6.6 millions de spectateurs sur la Fox. Agents Of S.H.I.E.L.D., 4.7 millions de spectateurs sur ABC. The Flash et Arrow respectivement 3.8 et 2.6 millions sur la CW.  Si on reste loin derrière les 16.2 millions qu'attire The Big Bang Theory, ces chiffres impressionnant donnés par le site d'analyse UpfrontsUSA se distinguent dans le mesure où ils concernent pour la majorité des shows récents, qui enterrent des vétérans comme Family Guy. Leur point commun ? Les super-héros. Un phénomène d'une telle ampleur que la journaliste Annabelle Laurent n'hésite pas à parler d'un « âge d'or » des super-héros à la télévision.

Une vieille histoire d'amour
Pourtant, les super-héros et le petit écran, c'est une vieille histoire d'amour. Les plus vieux se souviennent bien de la série Wonder Woman des années septante, avec Lynda Carter, sacrée Miss World USA, dans le rôle titre. The Incredible Hulk en 1978 contribua également à insérer le gros monstre vert dans la culture populaire. Comment ne pas mentionner également les célèbres séries Lois & Clark puis Smallville, toutes deux bâties autour du personnage de Superman, qui ont accompagné des générations d'adolescents. Cependant ces exemples étaient l'exception dans une production télévisée largement concentrée sur le genre policier. Les moyens modestes des chaînes américaines ne permettaient en effet pas de financer de coûteux effets spéciaux, davantage accessibles au budget de super-productions sur grand écran.

Cependant, l'évolution de la technologie a diminué le prix de ces effets numériques, tandis que parallèlement, sur le modèle de gros succès comme Game of Thrones, le budget des séries télévisées suivaient une courbe croissante pour répondre à la demande d'un public toujours plus exigeant en termes de casting, de décors, et d'effets spéciaux. Une telle conjoncture a rendu possible le retour en force du genre super-héroïque sur le petit écran. Les deux premières incursions furent à la fois du côté de DC Comics et Marvel, les deux concurrents historiques outre-atlantique. Chez DC d'abord, en 2012, la première saison de Arrow débarque ainsi sur la chaîne CW. Suivant les aventures du super-héros Green Arrow, un archer encapuchonné, la série s'inspire du ton sombre de la trilogie The Dark Knight, de Christopher Nolan, en y rajoutant une bonne dose de romance afin de séduire tous les publics. La stratégie de Marvel est différente : encouragée par ses succès au cinéma avec Iron Man et The Avengers, elle lance la série Agents of S.H.I.E.L.D. en 2013. Les spectateurs y suivent des espions d'une agence gouvernementale. La particularité du show ? L'univers est partagé avec celui développé au cinéma. Ainsi les événements de Captain America 2 se sont répercutés sur la série, tandis que, sporadiquement, de grands acteurs comme Samuel L. Jackson faisaient des apparitions pour jeter des ponts vers le grand écran.

Des univers qui s'étendent
Face au succès de Arrow, qui rempile cette année pour une troisième saison, la CW décide de mettre sur pied un spin-off suivant le super-héros Flash, doté d'une super-vitesse. La série, située dans le même univers qu'Arrow, constitue le deuxième plus gros succès de tous les temps pour la chaîne américaine, juste derrière The Vampire Diaries. Marvel adopte une tactique équivalente de son côté en produisant Agent Carter, qui débutera en janvier et suivra Peggy Carter, une membre du S.H.I.E.L.D. évoluant dans les années cinquante, déjà aperçue dans les films Captain America. On arrive à un total de quatre séries, auquel s'ajoute le mastodonte Gotham sur la Fox, qui a produit des séries légendaires comme 24h Chrono. Gotham enfin raconte la jeunesse de Bruce Wayne, avant qu'il devienne un justicier masqué, tandis que la ville fictive est rongée par une criminalité en hausse.

« Une véritable poule aux œufs d'or », affirme le site Stagora.fr, et ça, les chaînes américaines l'ont bien compris, à tel point que les projets en route se multiplient : Daredevil, Supergirl, Titans, Krypton, etc. Les méchants n'ont qu'à bien se tenir !

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