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Estavayer-le-Lac: La pisciculture coûtera plus cher

La rénovation de l’infrastructure staviacoise atteint 3,5 millions de francs. Le Grand Conseil devra trancher.

Inaugurée en 2016, la pisciculture n’a jamais fonctionné. © Alain Wicht
Inaugurée en 2016, la pisciculture n’a jamais fonctionné. © Alain Wicht

Natasha Hathaway

Publié le 17.05.2024

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Les coûts de remise en état de la pisciculture d’Estavayer-le-Lac sont plus élevés que prévu. Estimés en 2021 par la commission d’enquête parlementaire à 1,5 million de francs, ils atteignent désormais 3,56 millions, comme l’indiquait un communiqué du Conseil d’Etat vendredi. Les coûts d’exploitation ont, quant à eux, été évalués à 175 000 francs par an.

Notons que lors de la mise à l’enquête du projet de rénovation en fin d’année dernière, qui n’a suscité aucune opposition, le canton n’avait pas souhaité communiquer le montant de ce crédit. Le projet de décret a été transmis au Grand Conseil qui devra se positionner dans ce dossier au long cours.

Hausse multifactorielle

Des coûts plus élevés en raison des travaux nécessaires pour garantir une production dans les meilleures conditions possibles. Si l’enveloppe du bâtiment existant sera conservée en grande partie, des adaptions devront être réalisées afin d’être compatibles avec les normes en vigueur et les besoins spécifiques des espèces qui y seront produites. Notamment grâce à une meilleure gestion du climat mais aussi grâce à une eau de meilleure qualité. Celle-ci sera pompée dans le lac à 45 mètres de profondeur, bénéficiant ainsi d’une température et d’une qualité constantes.

Environ 120 000 m3 sont nécessaires chaque hiver et printemps pour l’exploitation. Le montant global pour ce nouveau raccordement est de 550 000 francs. A cela s’ajoutent encore 200 000 francs liés à des mesures de sécurité supplémentaires exigées par l’Etablissement cantonal d’assurance des bâtiments face aux crues exceptionnelles.

Un minimum d’alevins

Le Conseil d’Etat souligne que s’il estime avoir ainsi donné suite à la requête du Grand Conseil désireux de maintenir une pisciculture fribourgeoise fonctionnelle dans la Broye, les prestations attendues de cette installation sont remplies aujourd’hui à satisfaction par la pisciculture intercantonale de Colombier (NE) à des coûts très inférieurs. Il indique aussi que la remise en état de l’infrastructure staviacoise ne permettrait pas d’augmenter le nombre d’alevins remis à l’eau, les capacités de production aussi bien à Colombier qu’à Estavayer-le-Lac étant surdimensionnées. Le problème principal résiderait dans le faible nombre de géniteurs capturés par les pêcheurs. Rappelons toutefois, qu’en 2022, 100 000 alevins de brochets destinés aux lacs fribourgeois sont morts à la pisciculture neuchâteloise. La multiplicité des sites de production pourrait permettre de garantir un minimum d’alevins.

«On a eu trop de déboires pour s’arrêter aujourd’hui»
Eric Collomb

Pour le député centriste Eric Collomb (Lully), membre du comité de pilotage pour la remise en état de la pisciculture d’Estavayer, il ne faut pas abandonner le dossier. «Le coût est plus élevé mais il faut faire avec. On a eu trop de déboires pour s’arrêter aujourd’hui et c’est dans ce sens-là qu’on va se battre au Grand Conseil en juin. Voilà des années qu’on transbahute ce projet, il faut aller de l’avant.» Rappelons que le bâtiment – d’un montant de 2,4 millions de francs – inauguré en 2016 n’a jamais fonctionné. Si le crédit passe la rampe, la mise en service technique de la pisciculture est agendée pour novembre 2025.

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