La Liberté

Et si Gottéron émigrait en Catalogne?

Une idée comme ça… • Notre club de hockey sur glace adoré se plaint du traitement de la presse locale. A Barcelone, il serait bien. Il aurait son hymne et une chance unique d’enfin conquérir le titre.

Pierre Salinas

Publié le 04.10.2014

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Tout le monde n’a pas les mêmes attentes vis-à-vis de la presse. Pour certains de ses lecteurs, parce qu’il est le journal qu’ils feuillettent le matin au réveil, à midi avec le café ou même le soir la tête sur l’oreiller, «La Liberté» devrait, en vertu du bien commun et de la solidarité cantonale, mettre son objectivité de côté pour mieux soutenir ceux qui, comme Gottéron, vivent des moments difficiles. «La Liberté» accompagne la vie des Fribourgeois. Doit-elle pour autant éluder les problèmes qui pourraient, au hasard d’une mauvaise passe et d’une énième bourde défensive, grever le début de saison d’une équipe de hockey sur glace, aussi adorée soit-elle? Drôle de vision du rôle des médias.

Aux dirigeants, aux joueurs et aux plus fervents supporters des Dragons, ce conseil: émigrer en Catalogne. Oui, la Catalogne, là où la mer est calme et le soleil doux toute l’année. Pas de piques, seulement des cactus. Mais comestibles, les cactus…

Ce jour-là, alors que je flânais sur la Rambla, le cœur touristique de Barcelone, il me prit soudain l’envie d’un peu de lecture. Or, parmi les nombreux quotidiens sportifs (oui, le journaliste sportif est monomaniaque: pas de Marc Lévi, Guillaume Musso ou autre Katherine Pancol, juste une balle, un ballon, un puck et un concours de saut à la perche de temps en temps).

Bref, parmi «El Mundo deportivo», «Sport», «As» ou «Marca», qui trônent tous sur la devanture du kiosque, lequel choisir? «Ça dépend, vous êtes culé ou merengue?», s’inquiète le vendeur. Mais c’est qu’il m’insulte, le bougre! Je m’en allai lui dire le fond de ma pensée quand celui-ci s’empressa de traduire la sienne: «Vous êtes pour le Barça ou le Real?», reprit-il.

FC Barcelone ou Real Madrid: l’Espagne du football est manichéenne. C’est noir ou blanc, et tant pis pour Séville, Valence, Bilbao ou Malaga. Une chance sur deux d’être encensé tous les jours: en Catalogne, l’ego de Gottéron serait choyé. Car il y a déjà longtemps que le journaliste catalan a vendu son âme à Saint-Barça, patron du Camp nou. Messi n’est plus qu’à quatre buts du record de Raul en Ligue des champions? La nouvelle vaut bien une page, page dans laquelle, et c’est véridique, jamais il ne sera mentionné que ce diable de Cristiano Ronaldo, car le Portugais du Real est le diable incarné, n’est, lui, qu’à trois encablures de ce même record. Pathétique.

Non, vraiment, au confluent de la Costa Brava et de la Costa Daurada, le Dragon coulerait des jours heureux. D’autant qu’à l’instar du club blaugrana, il aurait son propre hymne, que le public de la Banca de Catalunya Arena entonnerait au début et à la fin de chaque match. Sans oublier qu’avec les votations qui approchent, Gottéron aurait une chance en or d’enfin conquérir le titre.

Figurez-vous que suivant comment, n’en déplaisent à ces messieurs de la capitale, la Catalogne pourrait bientôt être un Etat à part entière. Vous voyez où je veux en venir? Débarrassé de ses plus sérieux concurrents, Fribourg-Gottéron n’aurait aucun mal à venir à bout du HC Lloret del mar ou du CP Vilanova i la Geltru, là où on n’a jamais vu de glace. Sinon dans un verre de sangria.

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