Christelle Limat, Russy
21 mai 2024 à 14:48
Elle est comment votre Suisse? En vase clos? Un jardin peuplé uniquement de pommes Boskoop? La Suisse, je la vois dans mes salles de classe: l’élève vegan qui s’engage pour le climat, l’élève qui va couler le lait à 17 h, l’élève qui s’occupe de sa sœur avant les cours, l’élève qui fait le ramadan, l’élève qui participe à la gay pride, l’élève qui passe son temps sur les réseaux, l’élève qui porte des chemises edelweiss, l’élève qui s’acharne sur l’apprentissage du français, l’élève qui chante dans le chœur de son église, aussi les personnes qui sont un mélange de tous ces profils et bien d’autres encore. Un melting-pot, une culture d’altérité, d’adelphité.
La force d’un écosystème ne réside-t-elle pas dans sa diversité? Pourquoi ne pas réussir à faire le même constat pour la société? La Suisse que je vois est un jardin aux merveilles, peuplé de mûriers blancs, de pommiers Gravenstein, de yuccas élégants, d’abeilles sauvages, de figuiers généreux, de noisetiers communs, d’aroles aromatiques, d’orangers doux, de pruniers Fellenberg, etc. L’heure n’est pas au débat: votre existence, la mienne, la leur, la nôtre n’est pas conditionnelle au souhait de quiconque. On est toutes et tous là, on y reste et on accueille les bras ouverts.
L’heure n’est pas plus à la construction de paysages uniformisés, à l’édification de barrières – les dégâts de la monoculture sont connus – mais à l’apprentissage du vivre-ensemble, à l’élaboration de cultures associées. Telle est notre Suisse. Celle qu’on partage et qu’on chérit.
«Il n’y a pas de différence entre le Hezbollah et le Liban. Le Liban sera annihilé et cessera d’exister.» Ces mots glaçants, prononcés fin septembre par un ministre israélien, résonnent dans un contexte où, depuis octobre 2023, les frappes contre le He...
