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Cyclisme

Un modèle pour le futur

Vingt ans après le dernier GP La Liberté, une course élite nationale se tiendra dans le canton

Critérium de Siviriez, première course du Tour du Canton. Photo Lib/Alain Wicht, Siviriez, le 18.04.2021Alain Wicht/Alain Wicht/La LibertŽ

 Patrick Biolley

Patrick Biolley

30 mars 2022 à 04:01

Cyclisme » Une nouvelle épreuve cycliste est née dans le canton. Le 15 mai prochain, un peloton fourni partira de Romont en direction de La Berra en parcourant six des sept districts et 41 communes fribourgeoises pour un total de 147,7 km. Mieux que cela, la course sera estampillée élite nationale (lire ci-dessous), un niveau qui n’a plus été proposé dans le canton depuis le contre-la-montre d’Estavayer-le-Lac en 2011.

Il faut revenir en 2002 et au regretté Grand Prix La Liberté pour retrouver une course en ligne de ce niveau. «Vingt ans après, c’est un joli clin d’œil», sourit Cédric Bugnon, président du comité d’organisation et instigateur de ce Grand Prix de la Pédale romande, du nom de l’association qu’il a créée en 2016. «Nous voulions nous inspirer des pays voisins. En France, par exemple, il y a des épreuves sur de longues et belles boucles et pas des petits tracés en zone industrielle. Des courses motivantes.»

Des Suisses perdus

Difficile de faire un lien direct, mais il y a davantage de cyclistes licenciés dans la région Bourgogne-Franche-Comté (6747, chiffre de 2019) que dans toute la Suisse (506, chiffre de 2021). «La volonté est aussi de relancer le cyclisme sur route, c’est clair, reprend Cédric Bugnon. Offrir des opportunités en diversifiant les types de course. Quand il y avait des chronos toutes les semaines en Thurgovie on a vu émerger Stefan Küng ou Stefan Bissegger. Quand il y avait des courses tous les week-ends dans le canton de Berne, Fabian Cancellara sortait du lot.»

Le raccourci est peut-être simpliste, mais l’engouement et la volonté ont au moins le mérite d’être francs. Ce d’autant plus que cela pourrait faire tache d’huile au-delà des frontières cantonales. «Cette course est une vitrine: montrer que c’est possible d’organiser ce genre de chose, souligne le président du comité. Cela fait des années que j’entends que c’est devenu trop compliqué. Nous pourrons peut-être donner une marche à suivre à d’autres organisateurs en professionnalisant des aspects plus méthodologiques.»

Plus de courses, plus de possibilités de pratiquer le vélo dans de bonnes conditions avec l’encadrement adéquat, voilà qui plaît aux entraîneurs. «C’est difficile de trouver des courses qui ne sont pas en circuit en Suisse», relève Léo L’Homme, responsable route pour Talent Romandie, cadre romand de cyclisme. «Sur des boucles, c’est simple pour les bases, mais il y a beaucoup d’aspects qui manquent lors d’un passage sur les courses en ligne, et les Suisses sont souvent perdus.»

Pluridisciplinarité

Si, dans un mois et demi, la course ne sera ouverte qu’aux M23 et au-dessus, donc à partir de l’année de leurs 19 ans, cela n’empêchera pas de donner une belle image du cyclisme. «Les jeunes pourront assister, devant chez eux, à quelque chose qu’ils ne voient qu’à la télévision ou presque, reprend Léo L’Homme. Quand ils vont assister à des courses régionales avec des pelotons de 30 coureurs, c’est moins motivant. Une épreuve comme celle-ci peut montrer que ça existe.»

La Pédale romande compte aussi surfer sur la vague. Le cyclisme sur route se porte plutôt bien. «Le Grand Prix La Liberté a révélé pas mal de coureurs à son époque, et ce serait une belle satisfaction que cette course prenne le relais», espère Cédric Bugnon. Léo L’Homme a suivi et vécu durant sa carrière le retour en grâce de la route. «Swiss Cycling (la fédération nationale, ndlr) prône depuis des années la pluridisciplinarité, rappelle-t-il. D’ailleurs, plus de la moitié des M17 qui ont demandé à venir sur le Tour de l’Ain viennent du VTT. Aujourd’hui, les jeunes font du vélo tout court, quelle que soit la spécialité, et les courses sur route plaisent.» Il n’y aura pas les stars de la pluridisciplinarité que sont Tom Pidcock ou Mathieu van der Poel le 15 mai entre Romont et La Berra. Mais qui sait? Peut-être que sur les bords de la route il y aura leurs successeurs.

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