Le grand méchant loup arrive, gonfle ses poumons et souffle sur les maisonnettes des imprudents petits cochons. La paille, envolée, comme le bois; seule la brique cimentée résiste à la gourmande fureur…

Un conte qui a probablement bercé l’enfance des zélateurs du Corbusier, maître dont les préceptes ont posé les bases d’une modernité architecturale entièrement asservie au béton. Au point que ce matériau a supplanté tous les autres, jusqu’à recouvrir la planète et représenter 80% de ce qui s’y construit aujourd’hui.

C’est un mur robuste auquel s’est heurtée Alia Bengana, architecte passée par l’EPFZ, lorsqu’elle a tenté au début des années 2010 de répondre à la commande d’une villa dans le Sahara en proposant de construire en terre crue. «La terre, c’est pour les pauvres. Nous aussi, dans le désert, on a le droit d’évoluer.» La bâtisse se fera finalement sans elle, en béton composé d’absurdité écologique et de sable importé d’Alger, celui du désert étant trop