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Des efforts, mais peu de débouchés

Les championnats de Suisse, à Bulle, représentent le graal pour les spécialistes des agrès

Championnats suisses aux agrès masculins, catégorie C6. Anneaux et barre fixeJean-Baptiste Morel

Patricia Morand

Patricia Morand

22 octobre 2023 à 22:00

Temps de lecture : 1 min

Gymnastique » «Alex Raemy, en C6, n’est pas du tout favori, mais il est content d’être là.» Les paroles de Jonathan Sigg, responsable de la communication des championnats de Suisse aux agrès masculins qui se sont déroulés durant le week-end écoulé à Bulle, ne tombent pas de nulle part. Dans cette branche quasi exclusivement helvétique de la gymnastique, l’accès à la compétition permettant d’obtenir des titres nationaux constitue l’objectif ultime. Aux agrès, pas possible d’aller plus haut.

Membre de la FSG Bulle, société organisatrice de la manifestation (voir ci-dessous), Jonathan Sigg (35 ans) a fait des agrès de 10 à 18 ans. Il a ensuite entraîné le groupe féminin. En pause depuis une année, il répond présent lorsqu’il y a une manifestation. «La gym, c’est un truc de famille à la base. Nous en avons tous fait et aimé», précise-t-il, tout en précisant qu’il n’est pas homme à comparer artistique et agrès. «Ce sont deux disciplines distinctes.»

«La même motivation»

La gymnastique aux agrès s’est développée dans les années 70 en Suisse. Avec cinq engins (sol, anneaux balançants, saut au mini-trampoline, barres parallèles et barre fixe) pour les garçons au lieu de six en artistique (sol, anneaux, saut, cheval arçons, barres parallèles, barre fixe), la discipline est aussi moins exigeante. «L’artistique, c’est de l’élite pure et dure. Sans entraînement intensif, c’est compliqué d’être performant. Et c’est pour cette raison que la discipline des agrès a été créée. Il y a 50 ans, les sociétés s’entraînaient une fois par semaine. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus. L’évolution est énorme», souligne Damien Vionnet (41 ans), président d’organisation des championnats de Suisse, entraîneur depuis 25 ans et responsable technique de la société du chef-lieu gruérien.

«L’artistique, c’est pro. Aux agrès, c’est moins, même si, à l’époque, j’avais jusqu’à dix heures d’entraînement hebdomadaire», explique Jonathan Sigg. «Notre petite communauté des agrès, on se voit un peu un cran au-dessous, mais il y a la même motivation. Et ça, c’est bien! A Bulle, nous avons de bons résultats et nous organisons souvent des choses. Dans le canton de Fribourg, toutes les équipes se connaissent.» L’organisation d’une production pour la grand-messe de la Gymnaestrada, devenue tradition, n’y est pas étrangère. «Les agrès ne sont, selon moi, pas une sous-discipline. C’est une passion. Nous sommes souvent réunis.»

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