«Tár» de Todd Field. dans la fosse aux serpents
Todd Field revient avec un film sur la culture de l’annulation porté par Cate Blanchett
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Olivier Wyser
24 janvier 2023 à 13:24
Tár » Il aura fallu seize ans au cinéaste Todd Field pour revenir à la réalisation. Son troisième film, Tár, qui débarque sur les écrans, fait ainsi suite à l’excellente comédie satirique Little Children (2006). On imagine que le projet a donc été longtemps mûri… En effet, rien ne semble avoir été laissé au hasard dans ce long-métrage qui aborde des thématiques on ne peut plus contemporaines, le mouvement #MeToo et la culture de l’annulation (cancel culture), placées dans l’univers de la musique classique.
Lydia Tár (Cate Blanchett) est tout simplement la plus grande cheffe d’orchestre du monde. Le film s’ouvre sur une séquence d’interview télévisée dans laquelle elle fait étalage de sa pensée artistique et de sa rigueur intellectuelle. Célébrée, révérée, elle collectionne les prix et les distinctions et dispense ce que l’on nomme dans le jargon des «classes de maître» à un public conquis d’avance. Ouvertement lesbienne, Lydia Tár devient en outre la première femme à accéder à la direction du très prestigieux Orchestre philharmonique de Berlin. Elle est en outre mère d’une petite fille et mariée à Sharon (Nina Hoss), premier violon. Quand on lui demande si elle a subi du sexisme durant sa carrière, sa réponse ne se fait pas attendre: «jamais», dit-elle.
Une morale ambiguë
Mais on découvre bien vite que ce tableau est trop idyllique pour être vrai. Ce sont d’abord des bruits, puis des faits: Lydia Tár, femme froide et cassante, séduit et manipule des jeunes musiciennes dont elle devient le mentor, dans le but d’avoir des relations sexuelles.
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