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Culture

Exposition. L’Estrée fait dialoguer les œuvres de Jacques et Frédéric Pajak

A Ropraz, les créations du père et du fils sont réunies pour la première fois. Une exposition exigeante confrontant le visiteur à deux esthétiques radicalement différentes.

Les œuvres hautes en couleur de Jacques répondent aux dessins à l’encre noire de Frédéric. © Charly Rappo

Yamile Caceres

Yamile Caceres

28 février 2024 à 02:10

Temps de lecture : 1 min

L’Estrée réunit pour la première fois dans une galerie l’œuvre de l’artiste Jacques Pajak (1930-1965) et les dessins à l’encre de son fils Frédéric Pajak. Cette exposition, née de la collaboration entre la fondation de Ropraz et le PoolPAJ (société pour le rayonnement de l’œuvre de Jacques Pajak) offre aux spectateurs une sélection des œuvres du père datant de 1960 à 1965. Rachetées par la fondation à la galerie bernoise Marbach avec laquelle ce dernier avait signé un contrat d’exclusivité les cinq dernières années de sa vie, elles témoignent d’une œuvre aussi vaste que méconnue. Elles dénotent encore, soixante ans après la disparition prématurée de l’artiste à trente-cinq ans, une modernité dont il nous reste tout à découvrir. Une exposition exigeante qui nous confronte à deux esthétiques singulièrement différentes.

Un mouvement sidéral

La fondation, créée en 1984 (aujourd’hui la société PoolPAJ), suit le sillage de ce «météore» et au travers des différentes expositions rétrospectives organisées en Suisse romande, donne à voir des toiles qui explorent les frontières entre l’art abstrait et l’art figuratif. Cet homme qui menait de front Un milliard de projets (titre de la monographie de l’artiste écrite par Katia Nusslé-Pajak et Yves Tenret) semblait aux prises avec une force créatrice viscérale qui le poussait à explorer tant la peinture et le collage que le cinéma et la musique.

Dans cette œuvre où «les couleurs coulent, se confondent», telle que la décrit l’artiste dans un texte paru de manière posthume en 1985, nous voyons s’inscrire sur la toile des gestes fiévreux qui forment par superposition de couches des «paysages» à mi-chemin entre l’expressionnisme abstrait de Pollock et la douceur brumeuse des Nymphéas. Par ailleurs, les couleurs lumineuses de ces tableaux semblent «pulser».

Rappelant Goya

A côté de ces grandes compositions abstraites, nous voyons d’autres tableaux plus inquiétants, peuplés d’extraordinaires figures à peine humaines dont les formes instables rappellent les Pinturas negras de Goya. En décomposant à la fois la notion de paysage et la notion de figure, l’œuvre de Jacques Pajak plonge le spectateur dans un état de stupeur.

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