Aurélien Barrau: pour une science séditieuse et poétique
L’astrophysicien Aurélien Barrau invite à repenser le champ scientifique et ses complicités avec le tout-technologique à l’aune du désastre écologique.
Thierry Raboud
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Essai. » Le vivant, sur Terre, connaît un effondrement catastrophique. Evidence que nul ne songerait à contester, à moins de s’aveugler de ce que la science a entrevu depuis un demi-siècle, et que désormais elle révèle, constate, décrit et explique en sa langue de froide objectivité. Irréfutable anéantissement, vers lequel convergent tous les indicateurs de la biodiversité: sur les neuf limites planétaires définies en 2009, six ont été dépassées.
Mais cette science capable de prendre la mesure du désastre, et que l’on considère si volontiers comme salvatrice pour nous en sortir, ne serait-elle pas complice, sinon involontairement responsable, du massacre qu’elle constate?
«Le fait est qu’elle devient aujourd’hui l’acolyte privilégié de l’artificialisation globale du monde et, par conséquent, de l’éradication physique et symbolique de la vie», assure Aurélien Barrau, astrophysicien de renom devenu figure de l’écologie, qui signe avec L’hypothèse K. un véritable plaidoyer