Colomb, Pile et face
Renaissance d’une «voix inouïe». L’œuvre exigeante de la romancière vaudoise, longtemps tenue pour marginale, est publiée en intégralité
Thierry Raboud
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Littérature » Une romancière réservée, une œuvre insaisissable. Ainsi le nom de Catherine Colomb est-il longtemps resté méconnu, celé dans les marges du milieu littéraire de son temps. Sa prose? Elle offre «le spectacle d’une confusion qui rejoint l’obscurcisme», tançait en son temps un critique désorienté. «Catherine Colomb? Elle est vraiment impossible à comprendre», en rajoutait la Lausannoise elle-même, amusée de cet hermétisme que l’on prêtait volontiers à ses romans déroutants.
Alors réapprendre à lire, comme le suggérait Gustave Roud en introduction à cette prose exigeante. On s’y plonge dans le fort volume que les Editions Zoé viennent de faire paraître. Oui, porter un regard neuf sur ces textes écrits entre 1911 et 1965 par cette grande romancière de la mémoire aujourd’hui remise en lumière, au point que sa place dans les lettres contemporaines, de marginale, soit peu à peu devenue centrale. «En un demi-siècle, l’auteure discrète est devenue une balise de la littéra