Habiller l’invisible
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Jean-Pierre Siméon » «La poésie sauvera le monde», proclame hardiment l’ancien directeur artistique du Printemps des poètes. Conviction que Jean-Pierre Siméon viendra défendre mardi à Lausanne, et qu’il nourrit aussi dans son nouveau recueil. Levez-vous du tombeau, ou l’exhortation existentielle d’un poète qui s’attache à «trouver de la pensée / au-delà des frontières de la pensée».
Après un bref prélude teinté de militantisme poétique érigé ici en rempart à toute laideur, Siméon entonne son chant en laissant résonner «les sept cordes de la lyre». Evocations d’une limpide beauté où se déploient l’oiseau, l’arbre, le silence, les rivières, le temps, les vents et l’ombre. Ces motifs inauguraux s’entrelacent ensuite en poèmes longs d’une trentaine de vers, parfois exaltés, souvent dialogués, toujours tenus à distance de toute pesanteur contemplative. Créateur d’images, il se pourrait que Siméon fût aussi voyant, lui dont «les mots habillent un invisible». Thierry Raboud