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Musique

Bigflo et Oli, du vrai rap des familles


Jean-Philippe Bernard

Jean-Philippe Bernard

26 janvier 2023 à 21:10

Critique» Des petites filles et des petits garçons se faufilent parmi la foule compacte, suivis de près par des parents, protecteurs et ravis. Les bambins apprivoisent l’espace, des étoiles plein les yeux. Comme le soir du 24 décembre, lorsqu’on leur annonce l’arrivée imminente du Père Noël…
Jamais sans doute dans sa longue histoire, Fri-Son n’a accueilli un public aussi familial, une assistance au sein de laquelle cohabitent en souriant les jeunes de 7 à 77 ans. S’ils avaient pu voir ça, les fondateurs du Journal de Tintin auraient versé une larme.

Marquer leur territoire

Qu’on se rassure, ce petit monde n’est pas venu ici pour boire de la bière en se ruinant les tympans sur du rock hardcore. Il n’est là que pour voir en chair et en os des stars francophones dont tous les disques sont désormais de couleur platine. On parle bien entendu de Bigflo et Oli, empereurs du rap mainstream.

Dans quelques minutes, les frangins toulousains vont surgir du fond de la scène. Les fans se postent dans les premiers rangs, le souffle court. Le rugissement qui accueille l’extinction des lumières est impressionnant. C’est parti: sur un beat étonnamment «castagneur», les idoles n’attendent pas la fin du premier couplet pour marquer leur territoire. Sans surprise, tandis que son logo (un profil humain avec un cœur à la place du cerveau) clignote comme une enseigne de night-club, le duo choisit d’ouvrir son show avec La vie d’après, le long manifeste qui sert de générique panoramique à son dernier album en date (Les autres c’est nous).

Toute la philosophie positive des auteurs dont on peut apprécier le flow direct est, une fois encore, énoncée avec conviction: «J’écrirai toujours l’amour, tant pis si je passe pour un utopiste…» Sur une rythmique lourde, les frérots n’entendent pas pour autant jouer plus longtemps aux bisounours: «C’est faux quand je dis qu’tout le monde peut réussir.’Fin c’est vrai, mais c’est faux, comme dire que le cancer se soigne. Mais moi je retiens l’meilleur et j’emmerde le pire.» Vlam! C’est dit, gravé dans les sillons par le DJ qui se démène derrière ses platines («avec de vrais vinyles» annonce fièrement Bigflo).

Passé cette entrée en matière musicalement revigorante, les duettistes ne tardent cependant pas à rappeler leurs orientations mainstream avec des sons, certes chaleureux mais assez éloignés de l’idée qu’on se fait du rap.

Rodés par des années de scène, les héros du soir démontrent sans forcer leur aptitude à mettre le public dans leur poche. Quelques notes de trompette suffisent ainsi à Oli pour que les fans le considèrent comme un brillant disciple de Miles Davis…

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