Logo

Musique

Flûte. Les Chemins de Traverse sillonnent des territoires sonores inouïs depuis 25 ans

Les Chemins de Traverse, qui aiment décloisonner les styles et les publics, osent la lutherie augmentée. L’association fête ses 25 ans cette année

Les flûtistes Barbara Minder et Matthieu Amiguet sont les directeurs artistiques de l’association Les Chemins de Traverse.

 Tamara Bongard

Tamara Bongard

3 février 2023 à 18:58

Temps de lecture : 1 min

Peseux (NE) » En musique, comme pour partir en vacances, on peut choisir de prendre l’autoroute. On avancera plus rapidement sur des voies bien tracées, parfois en collant au pare-chocs de son prédécesseur pour éviter de louper une sortie. Mais on peut préférer des routes moins fréquentées, décider de jeter son GPS aux orties sans avoir même de carte de la région. Certes, le voyage sera plus long, mais plus intéressant aussi. Il laissera le temps de se perdre, de faire des rencontres et d’esquisser une toute nouvelle cartographie. Les Chemins de Traverse sont de cette trempe-là. Depuis 25 ans, l’association installée à Peseux (NE) sillonne des territoires sonores inexplorés.

Des faisants qui placent l’art avant la technique

Tout a pourtant commencé de manière conventionnelle, avec quatre joueurs de flûte traversière créant un groupe autour de cet instrument. Petit à petit, les musiciens n’ont plus tous regardé dans la même direction. Le quatuor est devenu trio, puis duo. De la formation d’origine il reste Barbara Minder et Matthieu Amiguet, les actuels directeurs artistiques de l’association. «Quand nous nous sommes retrouvés à deux, nous avons décidé des Chemins de Traverse à géométrie variable et de les axer sur les rencontres entre des musiciens et des personnes d’autres milieux, des artistes visuels, des auteurs, des architectes… C’est à ce moment-là que la lutherie augmentée est arrivée», explique Barbara Minder. La lutherie augmentée? Il s’agit de la spécialité de ces Vaudois d’origine, une musique dont le son est modifié en live par un ordinateur.

Création de logiciels

Le flûtiste Matthieu Amiguet, qui est également docteur en informatique, a voulu rapprocher les deux mondes dans lesquels il évoluait, d’abord en expérimentant sur une pièce pour un concert. Puis doucement, cette audace a pris davantage de place. Sans envolée conceptuelle toutefois. «Nous sommes des artisans», dit Barbara Minder. Des faisants, donc, qui placent l’art avant la technique. Les possibilités de l’ordinateur ne leur fournissent que des outils supplémentaires pour trouver l’effet ou la sonorité recherchés. «Le départ est toujours une idée musicale, même si maintenant nous travaillons beaucoup avec l’improvisation. D’ailleurs, parfois, nous nous rendons compte que la technique n’est pas nécessaire et nous n’utilisons pas l’ordinateur», note l’informaticien qui crée les logiciels sur mesure. Il n’y a pas non plus d’élément aléatoire dans ces machines: les musiciens cherchent une forme de reproductibilité. Reste que le son produit par les flûtes varie selon les lieux et la manière d’en jouer. Le résultat entendu par l’auditeur fluctue donc aussi. «L’ordinateur est un prolongement de l’instrument», résume Barbara Minder.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique

Musique

Metal. Calcined au lance-flammes

Ce n’est pas vraiment le genre d’album qu’on écoute pour se détendre après une journée de travail, ou pour agrémenter une séance de yoga. Depuis plus de quinze ans, les Fribourgeois de Calcined font plutôt dans le brutal. Le brutal death metal pour êtr...