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Musique

L’entreprise pop et rock

Auteur d’un nouvel album au son vintage, le Franco-Genevois Alexis Kacimi est aussi fondateur d’un label indépendant au riche catalogue

Alexis Kacimi, chanteur élégant et patron du précieux Pop Club Records.

 Jean-Philippe Bernard

Jean-Philippe Bernard

17 mars 2023 à 18:14

Temps de lecture : 1 min

Musique » «Je veux t’emmener ailleurs» chante Alexis Kacimi en ouverture de son nouvel album Couronne d’éphémère. Ailleurs? Dès que la guitare entre en scène en picorant un ou deux accords du côté de Creedence Clearwater Revival, on comprend que l’artiste va tenir sa promesse et nous téléporter avant l’âge digital, quelque part entre 1966 et 1969, parenthèse dorée durant laquelle une poignée de sorciers ont rédigé les tables de loi pop.

Kacimi, en bon esthète rock’n’roll, se délecte à jouer en formation serrée ces mélodies simples, parfois rentre-dedans, toujours addictives. L’élégant musicien, qui sur son disque précédent sonnait comme un petit-cousin de Jacques Dutronc et Nino Ferrer, lâche les brumes londoniennes pour s’aventurer en terre psychédélique, tout sitar dehors (5 ans). Plus loin, il pousse ses amplis dans leurs derniers retranchements pour capter la vibration tellurique de Neil Young et Crazy Horse (Le Ballon songe) ou reprend Gainsbourg au fond de son garage (My Lady Héroïne, Chez les Yéyés).

Bande-son rêvée pour les soirées printanières à venir, Couronne d’éphémère s’impose comme un bel ouvrage de pop française, enregistré sans grands moyens mais avec une foi énorme par un franc-tireur au parcours singulier devenu ambassadeur de choix de la scène genevoise.

Soundtrack ensorceleur

«Je vis à deux pas de la frontière franco-suisse, à Annemasse, ma ville d’origine. Cependant, mon «terrain de jeu» artistique, c’est clairement Genève. Mes musiciens sont genevois, mon local aussi et c’est là que je donne des cours de musique», précise le héros du jour.

C’est également du côté de Genève que celui qui fonda il y a une quinzaine d’années The Rebels Of Tijuana, groupe garage, psychédélique, racé et percutant, a monté il y a une décennie le Pop Club Records. Ce label indépendant s’est fait connaître au-delà des cercles branchés sur l’électricité en faisant le nécessaire, sans dollars et au culot, pour obtenir le droit de rééditer en vinyle la musique composée par Pierre Bachelet pour Coup de tête, satire grinçante des milieux du foot amateur de Jean-Jacques Annaud. Un coup d’éclat payant tant ce soundtrack ensorceleur était recherché par les fans, qui a notamment valu au disque d’être chroniqué dans France Football. Un Singe en hiver, Les Tontons flingueurs (tous deux signés Michel Magne) ainsi que Le Hasard et la violence (Michel Colombier) sont depuis venus augmenter ce catalogue cinématographique. Mais avant tout, le Pop Club Records se démène pour accompagner les envies de nombreux orfèvres pop, suisses, français ou britanniques.

Des groupes et artistes comme Leopardo, Trumpets Of Consciousness, The Belmondos, Le Superhomard Nick Wheeldon, sans oublier Romano Bianchi (Magic & Naked, La Cabane de Baldwin), auteur d’un premier effort solo remarqué (Fringale) et parolier favori de Kacimi, constituent ses principaux fers de lance.

Derrière le bureau

«Les artistes du Pop Club Records ont leurs goûts propres mais partagent à peu près tous avec moi un intérêt pour la pop des années 60 et du début des années 70 et n’hésitent pas à s’entraider en participant aux projets discographiques en cours», avoue le boss qui s’apprête à publier à la fin de ce mois le premier album de la chanteuse française Wendy Martinez et le mois suivant Rendez-vous Chic vol. 1: Champagne Party au Chabanais (1966-1973), une compilation de raretés groovy pour faire la fête.

 

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