Baroque » Un Bach voluptueux. En tout cas une musique chaude, qui enveloppe, loin de l’image seulement rigoureuse et cérébrale du contrepoint… Les Gli Angeli de Genève, l’ensemble de Stephan MacLeod, en revisitant l’intégrale des cantates et les Passions, se sont intimement approprié le langage de Bach. Il y a dans cette musique une tension folle entre le besoin de douceur et la violence des tourments, entre l’espoir et la mort, indissociables, entre soi et le monde. On peut relire ces quatre cantates pour basse, joyaux baroques servis par la voix du chef – Ich will den Kreuzstab gerne tragen, Ich habe genug, Der Friede sei mit dir, et la très atypique Amore traditore – à l’aune du monde d’aujourd’hui, elles sont toujours aussi renversantes. C’est fait avec simplicité, tout en étant porté par la grâce. EH

Johann Sebastian Bach, Cantatas for Bass, par Gli Angeli Genève, Claves.