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Musique

Rencontre avec la Fribourgeoise Laure Betris, qui a sorti un nouvel album

La musicienne fribourgeoise se défait du pseudonyme Kassette pour ancrer dans un récit familial chaldéen ses mélodies d’Orient synthétiques.

L’araméen a eu un impact sur les mélodies et le chant de Laure Betris. © Annabelle Zermatten

Roderic Mounir/Le Courrier

Roderic Mounir/Le Courrier

5 janvier 2024 à 16:45

Temps de lecture : 1 min

Musique » On peut entrer de deux manières dans l’album de Laure Betris, Colline de pierre. Deux clips ont été diffusés, l’un cet automne, l’autre il y a un an, en avant-goût. Ya Yemman Haletha, le plus récent, dévoile dans sa plus simple expression, a cappella, les intentions de la Fribourgeoise d’origine irakienne par son père. Après des années à creuser le sillon rock et folk, la musicienne a souhaité rendre hommage à ses racines chaldéennes (catholiques orientales) et à son père, Sami Yousif Boutros Najar.

Le clip de Ya Yemman Haletha («Notre douce mère» en araméen) a été tourné dans la grotte du Pertuis, à Fribourg, ancienne chapelle creusée dans la molasse d’une falaise. Laure Betris et son complice Yann Hunziker unissent leurs voix en un chant liturgique empli d’émotion, qui résonne sous la voûte. Céleste.

Plus contemporaine et psychédélique mais visant aussi à sa manière la transcendance, la mise en images d'Opra (terre, poussière) remonte le fil de l’exil, évoquant un village vidé de ses habitants, seul un arbre ancestral chantant la mémoire des lieux. La guitare de Laure Betris scande une cadence impaire en 7/8, sa voix délivre un mantra enivrant et la batterie de Yann Hunziker entre dans la transe, enrobée dans des séquences électro-oniriques.

En voie d’extinction

«Mon parcours n’a cessé de me rapprocher de l’intime, raconte Laure Betris, rencontrée début novembre à Genève, où elle ­donnait un concert. J’ai voulu m’éloigner de l’anglais, de son hégémonie et sa symbolique ­coloniale, pour proposer un récit pas forcément autobiographique mais en résonance avec ma mémoire familiale.» Celle de son père fut affectée par Alzheimer. Transmission partielle, également soumise aux injonctions de l’intégration. «Souvent, les immigrés ne transmettent pas la langue d’origine, parce que «ça ne sert à rien». J’avais ­oublié le peu de ­vocabulaire ­appris enfant.»

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