Métaux précieux. Une certification de pacotille pour de l’or utilisé dans la joaillerie suisse
Trois entreprises helvétiques sont suspectées de s’être approvisionnées en or auprès d’une mine péruvienne à la sécurité défaillante, site pourtant certifié et présenté comme modèle au sujet des droits humains.
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29 janvier 2024 à 19:10
Une galerie en feu et ce sont 27 travailleurs qui perdent la vie. En mai dernier, la tragédie avait ému le monde entier. Le théâtre du drame: la mine péruvienne tristement appelée La Esperanza. Situé à 2000 mètres d’altitude au sud du pays, le site d’extraction d’or est pourtant sous la protection de la Swiss Better Gold Initiative (SBGI). Cet anglicisme nous ramène à la Suisse puisqu’il s’agit d’un partenariat public-privé entre le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) et la branche aurifère helvétique pour améliorer les conditions sociales et environnementales des mineurs. La contribution de la Confédération à ce programme s’élève à 6 millions de francs et celle du secteur privé à 11,2 millions. La Esperanza, dont la concession appartient à l’entreprise péruvienne Yanaquihua S.A.C. (MYSAC), est l’un des 30 fournisseurs d’or soutenus par cette initiative.
Selon le rapport de l’autorité minière compétente, l’accident aurait pu être évité moyennant davantage de mesures de sécurité. Pour Juliette Müller, ce cas illustre les limites de la SBGI, qui se base sur des certifications issues de l’industrie de l’or elle-même. «Apparemment, ni la SBGI ni les entreprises qui ont acheté la matière première n’ont fait de contrôles dans la mine», déplore la directrice pour la Suisse romande de la Coalition pour des multinationales responsables.
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