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Monde

Cuba comble le désert médical de la Calabre

Un contingent de 126 soignants de Cuba vole au secours de la Calabre où sévit le désert médical

En Calabre, en raison du manque de soignants, il y a déjà 18 hôpitaux qui ont dû fermer leurs portes depuis 2010.

Ariel Dumont, Rome

Ariel Dumont, Rome

6 juin 2023 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Italie » Un renfort de 126 médecins cubains va arriver à fin juin en Calabre alors qu’un premier contingent de 51 soignants est déjà opérationnel depuis le début de l’année. L’annonce faite par le gouverneur Roberto Occhiuto traduit l’état de désertification médicale qui frappe cette région du sud-ouest de l’Italie. A terme, le nombre de blouses blanches de La Havane devrait atteindre 500 dans cette région d’Italie peuplée de 1,9 million d’habitants, un peu plus d’une fois et demie plus grande que la Suisse romande.

Il faut dire que la situation de la région est préoccupante. Pas d’argent et 18 hôpitaux fermés depuis 2010: en Calabre, la santé publique est aujourd’hui au bord du gouffre. La région est endettée à hauteur de plus de 1,2 milliard d’euros. A l’origine de cette situation: l’incurie politique et la mafia.

Pénurie chronique

La pénurie chronique de médecins pèse sur toutes les régions italiennes mais atteint des proportions dramatiques dans cette partie du pays. Une étude réalisée par l’association des médecins-cadres hospitaliers affirme que plus de 1400 praticiens manqueront à l’appel en Calabre d’ici à 2025. Plusieurs spécialités sont touchées: urgences, réanimation, gynécologie, chirurgie, pédiatrie et psychiatrie où de nombreux départs à la retraite ne sont pas remplacés.

28mio

par an. Le coût de l’opération

Autre problème récurrent: le manque de candidatures aux derniers concours de recrutement organisés par la Calabre. Pour attirer les soignants qui travaillent dans d’autres régions italiennes, les autorités ont bien proposé quelques avantages matériels, mais en vain. «Dans la région, les médecins n’ont tout simplement pas envie de travailler dans le service public et notamment aux urgences où les soignants sont régulièrement agressés par les patients. A cela s’ajoutent des salaires peu attractifs et des horaires exténuants», relève Valerio Panettieri, chef de service de l’édition locale du journal Il Quotidiano del Sud.

Pour éviter la fermeture de nouveaux établissements, la région de Calabre a décidé d’enrôler quelque 500 spécialistes cubains. Un contrat sur deux ans a été signé à l’ambassade de Cuba en Italie entre le gouverneur de la région de Calabre Roberto Occhiuto et l’agence gouvernementale cubaine Comercializadora de Servicios Medico cubanos (CSMC. SA). Chaque médecin touchera un salaire brut mensuel de 4700 euros (4576 francs suisses) mais une grande partie, soit 3500 euros, sera versée directement à l’agence gouvernementale cubaine CSMC par la région calabraise. Cette opération devrait coûter 28 millions d’euros par an à la région.

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