L’école et l’égalité des chances!

Enseignante impliquée et soucieuse de mes élèves, je suis aujourd’hui révoltée quand je fais l’état des lieux de ma profession. Maintien et développement de la qualité de l’école: ambitieux concept du Service de l’enseignement obligatoire de langue française, alors que j’ai la sensation d’assister au déclin et au démantèlement de l’enseignement dans l’indifférence la plus totale.

Depuis plusieurs années, les conditions de travail avec nos élèves se détériorent: effectifs de classe trop lourds, horaires surchargés par l’ajout de disciplines sans baisse d’objectifs, introductions hâtives et bâclées de méthodes et thématiques, aides limitées ou inexistantes. Les équipes enseignantes s’épuisent, se démotivent et n’ont plus le temps d’enseigner!

Et l’école inclusive n’améliore pas la situation: malgré nos inquiétudes légitimes, des enfants à besoins particuliers sont intégrés sans les moyens financiers et humains nécessaires. Au final, tout le monde souffre: les enfants concernés, le corps enseignant et les autres enfants de la classe qui subissent les conséquences de ces conditions insuffisantes d’encadrement.

Quand on enseigne, on a à cœur de mettre l’enfant au centre de notre action professionnelle, mais force est de constater que ce n’est pas la priorité de nos supérieurs, face au flagrant manque d’écoute et de prise en considération des craintes, cris d’alarme ou interrogations des gens du terrain, qu’ils soient enseignants, thérapeutes ou spécialistes.

N’oublions pas que nos élèves, vos enfants, sont les adultes de demain: est-ce que l’école actuelle vise réellement l’égalité des chances pour chacun?

Marie-Claude Sturzenegger,enseignante, Ependes