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Assumer ou non sa calvitie

Inévitable pour certains, la calvitie peut provoquer un réel mal-être. Couvre-chefs, boule à zéro ou implants, propositions pour surmonter ce complexe

"A l’époque du jeunisme, la calvitie peut, pour certains, évoquer un âge plus avancé, difficilement supportable.", explique Brigitte Favre. Héloïse Hess © Héloïse Hess
"A l’époque du jeunisme, la calvitie peut, pour certains, évoquer un âge plus avancé, difficilement supportable.", explique Brigitte Favre. Héloïse Hess © Héloïse Hess

Patrick Horta

Publié le 14.05.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Société» La perte de cheveux peut commencer très tôt chez les hommes… vers 17 ans parfois! Selon Thomas Dubois, docteur en pharmacie, elle est liée à un phénomène génétique et hormonal. Chez Bledi Buqa, 26 ans et étudiant à l’Université de Fribourg, les cheveux ont commencé à tomber il y a environ quatre ans. Comme d’autres, il a tout d’abord choisi de cacher sa calvitie: «Je couvrais mes golfes avec mes cheveux longs. Ça fonctionnait bien au début, jusqu’à ce que je perde trop de cheveux. J’ai donc commencé à porter des casquettes au quotidien.» Le comportement tout à fait normal d’une personne complexée selon Brigitte Favre, psychologue et spécialiste en psychothérapie cognitive et comportementale à Genève: «Les gens qui ont des complexes physiques vont généralement essayer de cacher le défaut perçu; dans le cas de la calvitie, par l’utilisation de couvre-chefs.»

«Les gens qui ont des complexes physiques vont généralement essayer de cacher le défaut perçu...»
Brigitte Favre

En réponse au recul de ses cheveux, Bledi Buqa décide alors de se raser la tête. Il considère finalement que le crâne rasé change totalement son image et choisit de s’envoler pour la Turquie afin de faire des implants capillaires: une solution de plus en plus abordable et qui, selon lui, «ne fait vraiment pas mal!» Le jeune homme encourage toutefois les intéressés à bien choisir leur clinique: «On m’a recouvert les golfes, mais j’avais aussi demandé qu’on me refasse tout le dessus de la tête, ce qui n’a pas été fait.» Arnaque typique selon Bledi Buqa: «Ils veulent qu’on y retourne pour faire la partie manquante.» Prix total pour l’étudiant: 4500 francs. Serait-ce le prix du bonheur?

L’acceptation ou l’action

«A l’époque du jeunisme (culte des valeurs associées à la jeunesse, ndlr), la calvitie peut, pour certains, évoquer un âge plus avancé, difficilement supportable», explique Brigitte Favre. «Elle peut aussi renvoyer à l’image de son père ou grand-père, ce que les gens n’aiment pas forcément» complète-t-elle.

«On caressait mon crâne en me rappelant que j’allais bientôt être chauve.»
Bledi Buqa

Les plaisanteries peuvent également être un problème. Bledi Buqa mentionne certaines moqueries vécues: «On caressait mon crâne en me rappelant que j’allais bientôt être chauve.» Brigitte Favre dénonce: «Les railleries peuvent engendrer une grande baisse d’estime de soi, voire une phobie sociale, c’est-à-dire la peur d’entrer en relation avec une autre personne.»
Pour ces différents motifs, il peut paraître difficile d’accepter sa calvitie. Pourtant, selon Brigitte Favre, vivre avec une calvitie ne représente pas un problème: «Les personnes avec une calvitie mènent une vie tout à fait normale! On a avant tout une personnalité avec ses qualités», explique-t-elle. Néanmoins, Brigitte Favre ne voit aucun mal à faire des implants capillaires si la calvitie est une source de souffrance. Elle conseille cependant d’en parler d’abord avec un psychologue.

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