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Le choix de l’art corporel

Depuis une dizaine d’années, les tatouages, piercings et autres modifications corporelles se sont démocratisés, mais les avis restent toujours tranchés.

Si on fait un peu attention aux gens qui nous entourent, on découvre des corps qui portent des modifications, principalement des tatouages et des piercings. ©Allegria
Si on fait un peu attention aux gens qui nous entourent, on découvre des corps qui portent des modifications, principalement des tatouages et des piercings. ©Allegria

Clem Chuat

Publié le 10.06.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Société » Si on fait un peu attention aux gens qui nous entourent, on découvre des corps qui portent des modifications, principalement des tatouages et des piercings. Quelles sont les raisons qui poussent certaines personnes à changer leur apparence physique? Anna Jacquier, 23 ans, tatoueuse, a pris confiance en son corps grâce aux modifications qu’elle y a apportées. C’est aussi ce qui lui fait apprécier son métier: «mon art aidera peut-être la personne à se sentir mieux dans son corps, même si ce n’est pas toujours le cas», raconte-t-elle. Pourquoi rencontre-t-on des personnes qui apprécient ces modifications et d’autres qui s’y refusent?

«Ils deviendront un témoignage de la personne que j’ai été»
Maena Fénix

Maena Fénix, 23 ans, étudiante en histoire contemporaine, choisit ses tatouages principalement pour leur esthétisme. «Je n’ai que deux tatouages qui portent une symbolique: un bélier pour mon signe astrologique et un phœnix en référence à mon nom de famille», explique-t-elle.
Pour cette étudiante, il y a deux manières de procéder pour se faire tatouer. Soit elle y réfléchit pendant quatre ou cinq mois, en créant des croquis et cherchant l’endroit idéal, soit elle se présente sur un coup de tête dans un salon et prend un rendez-vous dans le mois qui suit. Que son tatouage soit réfléchi ou impulsif, elle ne s’imagine pas le regretter dans le futur: «S’il y en a que j’apprécie moins avec le temps, ils deviendront un témoignage de la personne que j’ai été.»

Garder son corps intact

«Je choisis mes piercings en fonction de la beauté de l’emplacement sur le corps et aussi de la douleur», raconte quant à lui Cyril Clément, 25 ans, polymécanicien. Pour lui, le processus est simple: si une idée de nouveau piercing lui reste en tête pendant plusieurs semaines, il passe chez un perceur sur un coup de tête et ressort avec un nouveau bijou. Cyril Clément ne craint pas les critiques venant de ses proches, il pense même qu’on ne peut pas juger quelqu’un pour ses piercings: «normalement, je ne reçois pas de critique, mais si c’est le cas, ça fait du tri dans mes fréquentations.»

«La relation risque/bénéfice penche largement en faveur du risque»
Eric Raemy

«Tout est une question de style», s’exclame Eric Raemy, 22 ans, étudiant en géographie. Portant un style vestimentaire classique, souvent avec des chemises, il ne s’imagine pas avoir des tatouages ou des piercings. Cela sortirait trop de son look. La crainte fait aussi partie des raisons pour lesquelles Eric Raemy refuse d’apporter des modifications à son corps: «J’ai l’impression que la relation risque/bénéfice penche largement en faveur du risque.» En effet, pour lui, les risques sont considérables: risques de cancer de la peau avec les encres ou d’infections avec les piercings. De plus, il appréhenderait de ne plus se reconnaître dans ses tatouages ou piercings en vieillissant.

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