175 millions pour l'HFR. les Fribourgeois voteront

Santé » Une importante votation sur le système cantonal de santé attend les Fribourgeois, probablement en juin prochain. La population se prononcera non seulement sur l’initiative pour des urgences hospitalières publiques de proximité vingt-quatre heures sur vingt-quatre et son contre-projet, mais elle sera également appelée à statuer sur une aide financière de quelque 175 millions de francs en faveur de l’Hôpital fribourgeois (HFR). Pour souligner l’importance de l’enjeu, le Conseil d’Etat in corpore (dans sa composition actuelle sans Sylvie Bonvin-Sansonnens), a défendu ces deux objets face aux médias.

Le contre-projet n’a pas subi de grandes modifications au terme de la consultation, à l’exception d’un point. Le canton va prendre en charge l’ensemble des coûts. La grande nouveauté, c’est cette aide financière que le canton pourrait accorder. «Le Conseil d’Etat manifeste ainsi son soutien plein et entier à l’HFR», affirme son président, Didier Castella. Ce projet prévoit un cautionnement à hauteur de 105 millions de francs pour le financement des investissements de l’HFR entre 2024 et 2026, ainsi qu’un prêt de 70 millions pour les études relatives à la construction d’un nouvel hôpital. Tant le contre-projet que le décret doivent encore être examinés par le Grand Conseil, qui s’en saisira vraisemblablement en début d’année prochaine.

Difficultés chroniques

Les problèmes financiers de l’HFR ne sont pas nouveaux. Le système de forfaits par cas, introduit en 2012, prévoit que les montants nécessaires aux investissements soient intégrés dans le tarif des prestations. Depuis lors, l’hôpital fait face à un manque chronique de liquidités et à des exercices comptables déficitaires. Différentes mesures visant la gouvernance, le financement, la gestion et l’efficience ont été mises en place. Malgré cela, les pertes cumulées s’élevaient à 59 millions fin 2022.

L’HFR a besoin du soutien du canton pour continuer à investir. «Certaines infrastructures médicales doivent être actualisées, explique le conseiller d’Etat Jean-François Steiert, membre du conseil d’administration de l’HFR. On ne peut pas attendre qu’un nouvel hôpital soit construit.» Mais l’Etat offre uniquement une garantie. «Nous devrons payer les intérêts et rembourser la dette. Dans le contexte actuel, nous sommes inquiets. Mais la volonté du canton d’avoir un hôpital fort nous rassure», réagit le directeur général de l’HFR, Marc Devaud.