Analyse Smartvote. les partis de gauche sont les plus constants

Politique » Dans le canton de Fribourg, les candidats PLR et UDC au Conseil national sont ceux dont l'opinion a le plus évolué depuis les dernières élections fédérales qui ont eu lieu il y a quatre ans. La gauche, en revanche, affiche davantage de constance dans ses prises de position. C'est ce que montrent les données fournies par la plate-forme d'aide électorale Smartvote, qui a soumis les prétendants au Conseil national à un questionnaire en ligne comprenant plusieurs dizaines de questions.

Or, une partie de ces questions sont identiques ou similaires à celles qui ont été posées en 2019, juste avant le dernier renouvellement de l’Assemblée fédérale. Elles permettent donc d’établir une comparaison. A noter que cette recherche se concentre sur les listes principales des partis. Les listes sous-apparentées, notamment les listes jeunes, ne sont pas prises en compte.

Premier constat: c’est sur les questions en lien avec des thèmes d’actualité brûlante comme le changement climatique ou la crise énergétique que les avis ont le plus changé. Par exemple, en 2019, tous les candidats libéraux-radicaux en lice pour la Chambre basse soutenaient l’idée que les ménages privés puissent choisir librement leur fournisseur d’électricité. Mais cette année, ils sont plus partagés: trois candidats sur sept s’opposent à cette proposition.

Les positions ont également bougé sur des thèmes de société. En majorité opposés à la légalisation de la consommation de cannabis il y a quatre ans, les candidats PLR y sont désormais favorables par 6 voix contre 1. A ce sujet, la députée bulloise Nadine Gobet précise: «Le système a démontré ses limites et il semble difficile de continuer dans cette voie. La légalisation doit être encadrée avec des règles claires.»

Chez les démocrates du centre, c’est notamment sur la question de l’homosexualité que les fronts ont bougé. Aujourd’hui, cinq candidats UDC sur sept disent trouver juste que les couples de même sexe disposent des mêmes droits que les couples hétérosexuels, et cela dans tous les domaines. Pourtant, en 2019, les représentants du parti national-conservateur avaient majoritairement répondu non à une question presque identique. Il faut dire qu’entre-temps, les citoyens suisses ont accepté le mariage pour tous en votation populaire, à plus de 64%. Le député Nicolas Kolly apporte toutefois une nuance. A ses yeux, «le droit de l’enfant à avoir un père et une mère prime.»

L’UDC a également revu quelque peu sa position sur le fait de conclure un accord de libre-échange global avec les Etats-Unis. En 2019, les démocrates du centre y étaient unanimement favorables. Mais cette année, trois candidats sur sept s’y opposent. A relever que la question précise désormais que l’agriculture ferait aussi partie du deal, ce qui n’était pas le cas il y a quatre ans.

Stabilité chez les Verts

Sur cette même question, le Centre fait carrément volte-face. La dernière fois, l’ancien PDC disait oui par 6 voix contre 1. Mais à présent, c’est le non qui l’emporte. Seuls les députés Bernhard Altermatt et Carole Baschung sont encore convaincus du bien-fondé d’une telle entente. Carole Baschung estime: «Nous devrions développer et améliorer activement nos relations économiques internationales dans le monde entier. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons maintenir notre place économique forte.»

A gauche, les positions sont plus stables. Sur les questions prises en considération dans cette analyse, à savoir celles qui sont identiques ou similaires à celles de 2019, l’opinion des candidats verts ne bouge pratiquement pas. Du côté du PS, tout juste peut-on remarquer que l’hésitation affichée il y a quatre ans sur la question de l’accord de libre-échange avec les USA (quatre non et trois oui) se transforme cette fois-ci en un clair refus (six non et un oui).

Conseiller général socialiste à Fribourg, Samuel Jordan souligne: «Un tel accord, à moins de conditions strictes en matière de respect de l’environnement, mettrait en danger l’agriculture et de nombreux autres acteurs économiques.» A noter également, comme le montre l’infographie ci-dessus, le revirement de plusieurs partis sur la question de la vaccination obligatoire des enfants. Il faut dire que depuis 2019, le Covid-19 est passé par là.