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Canton

La santé des aînés passe par l’assiette

La diététique fait son entrée dans l’aide et les soins à domicile. Christelle Vetsch témoigne

Le frigo des seniors ressemble souvent à celui-ci. La faute aux idées reçues selon lesquelles les personnes âgées, peu actives, ont des besoins alimentaires très restreints, note Christelle Vetsch.

Nicole Rüttimann

Nicole Rüttimann

28 février 2023 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Soins » «Non, un diététicien n’a pas pour seul but de vous faire perdre du poids avec un régime strict. Mon rôle est d’ailleurs de lutter contre la dénutrition.» D’emblée, Christelle Vetsch casse les clichés. En 2021, la trentenaire devenait la première diététicienne à occuper un poste au sein d’un service d’aide et de soins à domicile pour le Réseau santé Sarine (RSS), selon ce dernier. «Tout était à créer», relate-t-elle. Avant d’ajouter: «Il reste beaucoup de travail, notamment pour faire reconnaître la profession.» Ce sera l’un des objectifs de la Journée internationale des diététiciens et diététiciennes, le 8 mars.

Originaire de Morges et certifiée depuis 10 ans, elle a obtenu son bachelor à la Haute Ecole de santé à Genève et œuvré à l’Hôpital d’Yverdon, avant de reprendre le poste au RSS. «J’ai toujours eu envie d’être infirmière. J’aimais le milieu hospitalier, ainsi que la cuisine. La diététique combine les deux. Je n’ai jamais regretté mon choix», assure celle qui ne travaille qu’à domicile. Ses patients sont surtout des personnes âgées, qui lui sont adressées par le médecin, les infirmières ou par l’intermédiaire des diététiciens de l’Hôpital fribourgeois, avec qui elle collabore. Ses visites sont remboursées par l’assurance-maladie de base, conformément à la convention tarifaire des diététiciens, selon la directrice des soins au RSS, Muriel Gailhac.

Mais en quoi consiste son rôle? «En priorité, lutter contre la dénutrition chez les seniors et ainsi contribuer à ce qu’ils puissent rester chez eux le plus longtemps possible en retardant leur entrée dans des EMS en manque de places.» Et «si les diététiciens ne font pas de miracle, ils peuvent vraiment avoir une influence positive sur l’évolution de l’état des personnes âgées», assure-t-elle.

Spirale de la dénutrition

Car la dénutrition entraîne une spirale négative qui contribue à la hausse des coûts de la santé et accroît les risques de décès, rappelle Christelle Vetsch. Le patient, parfois carencé, perd du poids et de la masse musculaire. Il est alors fragilisé et sa qualité de vie en est affectée. Soucis psychiques et physiques se combinent. Les risques, de chutes notamment, augmentent, suivis souvent d’une hospitalisation puis d’une entrée en EMS.

S’ensuivent une dégradation de l’état général et le décès. «Il est important de sensibiliser les soignants pour qu’ils nous informent rapidement. Le dépistage précoce permet d’éviter d’arriver lors du stade grabataire. Et si l’on intervient assez tôt, il y a vraiment des résultats positifs. C’est là tout l’intérêt de modifier ses habitudes alimentaires: le patient se renforce et augmente ses chances de rester chez lui», assure-t-elle. Mais il s’agit de définir comment «bien manger», note-t-elle.

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