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Canton

Le tourisme lacustre grimace

Inondations puis interdiction de naviguer ne font pas les affaires des prestataires d’activités nautiques

La situation est critique au bord des lacs de Neuchâtel et de Morat en raison des importantes intempéries. Un niveau de danger 4, soit un danger fort a été atteint. La navigation est interdite. La Nouvelle Plage à Estavayer-le-Lac est inondée. Les campeurs ont été invités à quitter les lieux par mesures de précaution. Photo Lib/Alain Wicht, Estavayer-le-Lac, le 16.07.2021Alain Wicht/Alain Wicht/La LibertŽ

 Charles Grandjean

Charles Grandjean

22 juillet 2021 à 01:03

Temps de lecture : 1 min

Intempéries » Ciel bleu, températures estivales et vacances scolaires. Les conditions sont a priori idéales pour s’essayer au paddle, kayak, ou ski nautique sur un lac. Sauf que les prestataires de ces activités ont dû temporairement fermer boutique, l’accès au lac leur étant interdit jusqu’à jeudi compris. Une interdiction qui pourrait faire l’objet d’une prolongation, selon une décision attendue dans la journée. Du lac de la Gruyère à celui de Morat, en passant par le lac de Neuchâtel, les conséquences sont déjà lourdes pour les centres de loisirs du canton qui proposent ces activités lacustres. A l’instar de certains restaurants et campings situés sur les rives, eux aussi tirent la langue.

«C’est très dur de donner une date de réouverture. Même quand l’eau se sera retirée, il faudra encore passer du temps à nettoyer, car tout sera vaseux», prévoit Lucas Butty, de la société Alphasurf, qui gère les installations lacustres autour du téléski nautique d’Estavayer-le-Lac. Du bar La Dérive au service de location de paddles, pédalos, canoës ou encore de petits voiliers, tout est à l’arrêt.

Chômage technique

«Nous sommes trois personnes fixes à l’année, mais en comptant les saisonniers et extras, nous sommes entre 40 et 50 personnes à travailler en pleine saison», poursuit Lucas Butty. Impossible pour lui de chiffrer le manque à gagner, ses activités étant tributaires des conditions météorologiques. «En ce moment, nous n’avons aucune rentrée», relève-t-il, alors que le plus fort des activités a lieu entre les deux dernières semaines de juillet et les deux premières d’août. Contrainte à mettre ses employés à l’arrêt, Alphasurf a entrepris des démarches administratives auprès de l’Etat afin de faire bénéficier ses collaborateurs d’indemnités de chômage (lire ci-dessous). En attendant, il a fallu sauver les meubles, rehausser les stocks de boissons pour les maintenir hors de l’eau ou recourir à une génératrice pour conserver les stocks de nourriture du bar. «C’est quand l’eau redescendra que nous verrons l’ampleur des dégâts. Comme je vois la chose, on rouvrira par étapes, mais cela reste de la musique d’avenir.»

L’interdiction de navigation a aussi signé un coup d’arrêt pour les activités du Wakeboat surfclub à Praz, qui propose la pratique de surf tracté sur le lac de Morat. «Nous espérons pouvoir à nouveau naviguer le 23 juillet», confiait hier Tatiana Bosshard, présidente du club, qui dénombrait l’annulation de onze sessions de 5 à 7 participants chacune, ainsi que de deux journées privées pour respectivement 15 et 30 personnes. En temps normal, cette activité occupe 50% du temps de Tatiana Bosshard. Cette monitrice ne songe toutefois pas à recourir à des aides externes: «Nous devons être prêts à faire face à ce genre de situations, en ayant des réserves.» Pour elle, l’interdiction de naviguer est aussi justifiée, en raison du danger causé par le bois flottant à la suite des intempéries.

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