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Les lettres de la souffrance

L’internement administratif a duré longtemps à Fribourg. Les archives redonnent la parole aux victimes

Anne-Françoise Praz s’est plongée dans les archives de Bellechasse, avec le concours de Charles-Edouard Thiébaud, responsable des archives judiciaires. © A. Bulliard
Anne-Françoise Praz s’est plongée dans les archives de Bellechasse, avec le concours de Charles-Edouard Thiébaud, responsable des archives judiciaires. © A. Bulliard

Stéphanie Buchs

Publié le 23.05.2019

Temps de lecture estimé : 8 minutes

Bellechasse » «J’ai dû revêtir l’uniforme des prisonnières, ainsi que le linge de corps, il n’y a que des assiettes en fer, si tu crois que je vais manger dedans!» Une internée administrative décrit ainsi son arrivée à Bellechasse, dans une lettre adressée à sa sœur. On y perçoit le choc de cette entrée dans un environnement carcéral. Cette phrase est extraite du tome 4 des recherches de la Commission indépendante d’experts (CIE) qui s’est penchée sur les internements administratifs en Suisse. Intitulé «…je vous fais une lettre», ce volume est paru lundi, en même temps que trois autres tomes.

Pour rappel, jusqu’en 1981, il était possible en Suisse d’enfermer une personne dans une prison, sans qu’elle n’ait commis aucun délit pénal et sans déc

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