Quand le verre rencontre le bronze

Artisanat » Que se passe-t-il quand un sculpteur sur métal et un artisan verrier dégustent une fondue arrosée de whisky? L’idée d’une expérience peu courante. Autrement dit, fusionner du verre et du bronze, comme l’ont imaginé Jimmy Yaqa et Thomas Blank. Les deux amis habitant respectivement Prévondavaux et Belfaux ont relevé le défi au Vitrofestival de Romont, où ils s’étaient connus lors d’une précédente édition. Ceci à l’occasion de la nouveauté de cette septième édition: la soirée du samedi.

«Le verre et le bronze, qui est un alliage de cuivre et d’étain, sont des matériaux nobles, dignes d’un château», explique Jimmy Yaqa en référence au cadre du festival. Concrètement, les deux artistes ont décidé de créer un bol et une chaîne. «Le bol est quelque chose d’universel, un symbole de partage», précise Thomas Blank. Les deux compères disent ne pas s’être entraînés, si ce n’est «à boire des verres». Plus sérieusement, Thomas Blank assure que chacun connaît sa matière.

Trois moules dans l’herbe

Alors que la nuit et la fraîcheur enveloppent doucement la cour du château, les choses se précisent. Jimmy Yaqa contrôle le cuivre qui chauffe depuis environ 1h30 dans un four artisanal, ressemblant à un tonneau crachant des flammes. «C’est la roue d’un engin de chantier. Quant aux ventilateurs, par terre, ce sont des sèche-mains récupérés», confie-t-il. Plaisante-t-il? Ce n’est pas le cas, mais c’est toujours difficile à dire avec ce gai luron à la barbe drue. L’artisan ouvre le four et un nuage d’étincelles s’envole. «Nous sommes peut-être à 1150 °C. Il faut atteindre les 1200 °C pour que le bronze devienne liquide. On le voit à l’œil, grâce à un effet miroir.»