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Canton

Une succession socialiste à Fribourg

Andrea Burgener Woeffray, à la tête du plus gros dicastère de la ville, s’en va. Elias Moussa la remplace

Andrea Burgener Woeffray juge le moment de son retrait idéal alors que de nombreux dossiers sont bouclés, telles des rénovations d’ouvrages et d’édifice.

 Patrick Chuard

Patrick Chuard

1 juin 2023 à 04:01

Politique » Andrea Burgener a annoncé hier son départ du Conseil communal de la ville de Fribourg pour le 15 juillet. Elue en 2016, réélue en 2021 en première position de la liste socialiste, l’édile a choisi de quitter l’exécutif en milieu de législature. «Le moment est propice à un passage de témoin», a-t-elle expliqué hier matin.

«J’avais toujours dit que je ne poursuivrais pas mon mandat après la fusion du Grand Fribourg, prévue en 2024. Cette fusion ne s’est pas réalisée, mais je n’entendais pas continuer au-delà de cette date», précise l’élue qui fêtera ses 67 ans cette année. Andrea Burgener Woeffray s’apprête à quitter la direction du plus important dicastère de la commune, celui de l’édilité, comprenant le Service d’urbanisme et d’architecture (156 collaborateurs) et le Service du génie civil, de l’environnement et de l’énergie (144 collaborateurs).

Andrea Burgener Woeffray juge le moment de son retrait idéal alors que de nombreux dossiers sont bouclés, telles des rénovations d’ouvrages et d’édifice. «Conformément aux objectifs de législature du Conseil communal, les grands projets de revalorisation ont été planifiés. Dans le quartier du Bourg autour de la cathédrale mais aussi à la rue Pierre-Aeby, les travaux sont désormais en cours, tandis qu’à la gare, les séances de négociations devraient aboutir avant l’été», ajoute-t-elle.

Au bureau à 6 h

Les cinq mises à l’enquête successives du plan d’aménagement local, cinq années de suite, «devraient permettre de transmettre le dossier à l’Etat cette année encore», dit celle qui assure vouloir encore mener elle-même des séances de conciliation jusqu’à son départ.

Cette ancienne spécialiste en pédagogie curative, native du Haut-Valais, venue à Fribourg pour ses études en 1977, admet que la charge de travail imposée par sa fonction est considérable: «J’étais consciente dès le départ du travail que cela représentait, mais je n’ai à aucun moment dépassé la ligne rouge», assure celle qui se lève chaque matin à 5 h 15 pour être au bureau à 6 h.

Elue au caractère bien trempé et au parler franc, Andrea Burgener Woeffray «a su mener à bien et initier de nombreux projets complexes qui ont et vont changer le visage de la ville et améliorer la qualité de vie de ses habitants», souligne le PS de Fribourg, qui salue également son engagement en faveur de la transition énergétique. Le syndic Thierry Steiert (ps) dit «sincèrement regretter le départ d’une collègue qui a conduit son dicastère avec beaucoup de compétence».

Elias Moussa succédera à Andrea Burgener Woeffray à l’exécutif dès le mois de juillet. Celui-ci était arrivé quatrième sur la liste PS aux élections du 7 mars 2021, à 200 voix de la première des viennent-ensuite, Lise-Marie Graden, laquelle a accédé entre-temps à la Préfecture de la Sarine. Avocat pénaliste âgé de 38 ans, en couple et père d’un enfant, Elias Moussa se dit «heureux et reconnaissant» d’accéder à cette fonction: «Lorsque je me suis lancé en 2021, je savais déjà qu’en cas d’élection, je devais mettre de côté mon métier d’avocat pour m’engager au service de la collectivité.»

Fidèle au poste de député

Ne craint-il pas d’hériter du titanesque dicastère de l’édilité dans une ville où les chantiers se multiplient? «Je suis prêt à prendre le dicastère que le Conseil communal voudra collégialement me confier. Mais si j’avais peur de quelque chose, je ne me serais pas lancé en 2021», dit-il. Membre du Conseil général de 2011 à 2022, Elias Moussa est également député au Grand Conseil depuis 2016. Une fonction qu’il n’entend pas abandonner automatiquement suite à son élection dans la capitale. «Cela dépendra notamment du dicastère qui me sera attribué et des intérêts de la ville.»

Trois membres de l’exécutif de la ville-centre seront donc députés dès la rentrée, avec le syndic Thierry Steiert (ps) et le vice-syndic Laurent Dietrich (centre). «C’était déjà le cas lorsque Antoinette de Weck était membre du Conseil communal», fait remarquer Elias Moussa. Et d’estimer que le chantier du futur et probable transfert de la compétence en matière d’aménagement du territoire des exécutifs aux parlements communaux justifie à lui seul une présence renforcée de la ville au Grand Conseil.

Un coup de sonde dans les partis politiques montre que le départ d’Andrea Burgener Woeffray n’est qu’une demi-surprise. «Elle avait prévenu qu’elle ne poursuivrait pas son mandat au-delà de la date de la fusion du Grand Fribourg», réagit ainsi David Krienbühl (plr). Le conseiller général de centre-droit loue «l’engagement, la connaissance des dossiers et la capacité d’écoute de la conseillère communale, qui était toujours à disposition. J’espère que son successeur manifestera la même capacité de dialogue pour le bien de la ville et de ses habitants.»

Ce changement à l’exécutif pourrait influencer les élections communales de 2026. Le renouvellement d’un des deux élus socialistes en cours de route évitera au premier parti de la capitale de devoir placer deux nouvelles personnes en même temps, dans l’hypothèse d’un départ de Thierry Steiert. Celui-ci n’a pas indiqué à ce jour quelles étaient ses intentions pour la fin de la législature.

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