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En convalescence, l’évêque du diocèse reste aux commandes

Des laïcs gèrent l’évêché en l’absence de Charles Morerod, mais leur pouvoir décisionnel est limité.

Quatre laïcs gèrent les affaires courantes de l’évêché en l’absence de Charles Morerod. De gauche à droite: Patrick Mayor, Mari Carmen Avila, Jean-Baptiste Henry de Diesbach et Laure-Christine Grandjean. © Keystone

Patrick Chuard

Patrick Chuard

6 octobre 2023 à 19:10

Temps de lecture : 1 min

Eglise catholique » L’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) vit une situation inédite. Des laïcs se retrouvent seuls à gérer les affaires courantes dans le bâtiment de la rue de Lausanne. Un comité de gestion composé de quatre personnes répondait ainsi aux questions des médias la semaine dernière, suite au retrait provisoire du vicaire général, Bernard Sonney, qui fait l’objet d’une enquête suite à un signalement. L’évêché n’a plus de membre du clergé dans sa direction en l’absence de l’évêque, Charles Morerod, en convalescence depuis le 13 septembre et privé de son évêque auxiliaire depuis la nomination d’Alain de Raemy comme administrateur du diocèse de Lugano en octobre 2022.

Les laïcs pourraient-ils remplacer le clergé dans la conduite d’un évêché? Parmi les propositions faites pour le Synode sur la réforme de l’Eglise, dont la première session a commencé à Rome cette semaine, figure la place des simples «baptisés» dans la gouvernance de l’institution. Mais la situation de l’évêché LGF n’anticipe pas une quelconque réforme, à entendre Laure-Christine Grandjean, chancelière ad interim: «Un évêché ne peut pas être administré uniquement par des laïcs. Le droit canon prévoit que le gouvernement est de manière générale réservé aux clercs.»

En l’occurrence, elle précise que c’est bien Charles Morerod qui administre le diocèse. Son opération suite à des saignements intracrâniens consécutifs à une chute à vélo a fatigué le prélat, qui est toujours en convalescence. Mais «il va de mieux en mieux», précise la chancelière. Les quatre laïcs se chargent de la gestion courante de l’évêché comprenant le secrétariat, la chancellerie, l’administration ou les archives. «Par contre, les décisions importantes et les prises de position théologiques ne sont pas concernées», dit Laure-Christine Grandjean.

Parmi ces décisions importantes figurent les nominations. Celles-ci sont nombreuses: près de 90 nominations à des postes pastoraux ont été notifiées dans la Feuille diocésaine pour ces deux derniers mois. «Elles sont en attente pendant quelques jours, en attendant le retour de l’évêque, pas avant le 15 octobre. Mais nous lui soumettons certains dossiers urgents. Bien que fatigué, il n’est pas empêché de prendre des décisions. Il ne s’agit pas du tout d’une vacance du pouvoir», dit la chancelière.

Pouvoir central

Le droit canon prévoit que toutes les décisions doivent être signées par l’évêque en personne. «Cette centralisation est un système particulier à l’Eglise. Le pouvoir d’un évêque est modéré par les conseils épiscopaux, mais il est le seul responsable des décisions finales», confirme Jean-Baptiste Henry de Diesbach, administrateur de l’évêché et membre du comité de gestion ad interim, lequel compte également Patrick Mayor, responsable des ressources humaines, et Mari Carmen Avila, chargée de la prévention.

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