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Neuf ans de prison requis contre le jeune Français accusé de viols sur de jeunes filles

La procureure Catherine Christinaz a requis ce mardi une peine de 9 ans de prison, assortie d’un traitement thérapeutique ambulatoire, ainsi qu’une expulsion d’une durée de 15 ans à l’encontre du jeune homme de 23 ans.

Le prévenu était davantage considéré comme une «star locale» que comme un danger public, selon une des avocates. © Keystone/photo prétexte

Lise-Marie Piller

Lise-Marie Piller

14 novembre 2023 à 23:00

Temps de lecture : 1 min

Justice » «Il s’est conduit comme un prédateur, jetant son dévolu sur les proies les plus faibles et les traitant comme des objets afin d’assouvir ses pulsions sexuelles.» La procureure Catherine Christinaz a requis une peine de 9 ans de prison, assortie d’un traitement thérapeutique ambulatoire, et 15 ans d’expulsion de Suisse à l’encontre d’un ressortissant français de 23 ans. Le jeune homme est accusé de viol, tentatives, contraintes ou d’actes d’ordre sexuel sur dix jeunes filles domiciliées dans le canton. Huit d’entre elles n'avaient pas atteint la majorité sexuelle au moment des faits, qui se sont déroulés entre 2019 et 2021. Il est également accusé de pornographie pour avoir envoyé une photo de son pénis à une adolescente de 14 ans. Son procès s’est ouvert lundi et s’est poursuivi hier à Granges-Paccot, où le Tribunal pénal de l’arrondissement du Lac s’est délocalisé pour l’occasion (notre édition de mardi).

Une partie de l’audience a tourné autour de l’expertise psychiatrique. Si l’accusé pensait avoir une double personnalité, il souffre en réalité d’hypomanie. Ce trouble de l’humeur a été une allumette, car il se caractérise par de la désinhibition, une hyperexcitation, une augmentation de l’énergie sexuelle, et gomme le refus exprimé par l’autre personne. Il exacerbe aussi le besoin de plaisir immédiat et l’impulsivité. Le prévenu souffre par ailleurs d’un trouble de la personnalité immature, pouvant s’exprimer par une attraction sexuelle pour des mineures, étant donné qu’il se sent lui-même comme un jeune adolescent. Catherine Christinaz a reconnu que ces éléments ont joué un rôle, mais a rappelé qu’ils n’ont pas aboli les capacités cognitives de l’accusé.

Détresse émotionnelle

Selon la procureure et les trois avocates représentant quatre des victimes, le mode opératoire était de cibler des jeunes filles souvent vierges et fragilisées en raison d’une situation familiale compliquée, d’une détresse émotionnelle ou encore d’un contexte déstabilisant. Il les éblouissait en utilisant ses talents pour la manipulation et l’affabulation comme «un lion chasse dans une savane», selon Me Marlène Jacquey. Puis il faisait des avances sexuelles ou demandait d’envoyer des photos dénudées, devenant très insistant. Dans les cas de viols, les victimes ont indiqué avoir essayé tous les arguments possibles pour l’arrêter, étant donné qu’il ignorait leurs refus répétés. En vain. «Oups, je suis rentré, j’ai pas fait exprès», s’est-il justifié deux fois, selon l’acte d’accusation.

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