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Prison avec sursis pour un luthier

Publié le 17.05.2023

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Justice » Des opérations frauduleuses en lien avec des violons sont reprochées à une figure mondiale de la lutherie.

Un luthier neuchâtelois a été condamné par le Tribunal d’arrondissement de Lausanne pour diverses opérations frauduleuses en lien avec des violons. Il écope d’une peine de prison de 18 mois, mais avec sursis. La plupart des faits reprochés à ce sexagénaire, figure mondiale de la lutherie, sont tombés mardi lors de son procès. Et notamment les accusations d’escroquerie par métier, pour cause de prescription.

Les faits principaux, admis par le prévenu, remontent à 2007. Le Chaux-de-Fonnier avait réussi à soutirer d’importantes sommes à des investisseurs vaudois, dont un homme d’affaires dont il était l’associé, pour l’acquisition de violons. Des instruments réels ou imaginaires pour lesquels il promettait une revente profitable.

Le luthier a toutefois trompé ses partenaires, revendant les violons à leur insu sans leur reverser leur part. Selon le Ministère public, le préjudice global se chiffrerait à 3,8 millions, dont environ 2,7 millions pour l’homme d’affaires.

Les investisseurs grugés ont longtemps été menés en bateau grâce à «l’édifice de mensonges et de mises en scène» (selon l’acte d’accusation) monté par le prévenu. Ce n’est qu’en 2016 que l’homme d’affaires a porté plainte. Le manque de collaboration de la justice italienne – le luthier disposait d’un atelier à Rome – a ensuite fait traîner l’enquête.

L’escroquerie par métier est prescrite après 15 ans, a souligné au tribunal la procureure Audrey Rentsch, pour expliquer l’abandon de ce chef d’accusation. Le luthier a aussi été libéré des soupçons de gestion déloyale. En revanche, il a bel et bien été condamné pour abus de confiance et faux dans les titres.

Le Ministère public et la défense ont conclu un arrangement, validé par le tribunal, pour fixer la peine à 18 mois avec sursis durant trois ans. Le luthier est aussi tenu de respecter la convention signée avec l’homme d’affaires, dans laquelle il s’engage à continuer de rembourser une partie du préjudice. Avocat du luthier, Marc-André Nardin a souligné que son client avait été loin de s’enrichir avec ces différentes affaires. ATS

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