Risque zéro, vie nulle
Jacques de Coulon
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Opinion
Vivre, c’est prendre des risques. Chaque matin, dès que je me lève, je côtoie le danger: il se peut que je tombe dans l’escalier, que je sois renversé en traversant la rue ou que je me retrouve contaminé dans un magasin. Pour éliminer un maximum de risques, je devrais rester confiné dans mon lit, mais mon existence perdrait toute saveur. Si elle ressemblait à un long fleuve tranquille ou au calme plat de la mer, elle deviendrait vite invivable. A force de vouloir exclure l’éventualité de la mort, on finit par mourir d’ennui. Et par abdiquer nos libertés.
La pandémie jette une lumière crue sur une vérité que trop peu de gens veulent voir en face: au nom de la santé, on ampute notre autonomie. Plus on tend vers le risque zéro, plus la liberté s’atrophie. Pour notre bien, paraît-il, mais aussi pour diminuer les coûts sanitaires, nous voici sommés d’adopter un mode de vie sain, pour ne pas dire aseptisé. A quand l’obligation de porter une puce reliée au système pour contrôl