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Mityukov: «J’ai transformé la déception en force»

Publié le 21.03.2023

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Natation » Le Genevois sait qu’il ne veut plus jamais vivre une quatrième place.

On ne l’y reprendra plus. Trois fois quatrième lors des européens 2022 en grand bassin à Rome, Roman Mityukov ne veut plus avoir à encaisser un tel échec. «J’ai transformé la déception en force», lâche-t-il. «Cela n’était pas facile à digérer sur le coup. L’ambition était de gagner une voire plusieurs médailles, en individuel et avec le relais», rappelle le Genevois de 22 ans, qui avait terminé à la pire des places au Foro Italico sur 100 et sur 200 m dos ainsi qu’avec le relais 4 x 200 m libre.

«Mais j’en ai fait une force. J’ai ça dans ma tête à chaque série difficile: je sais que je ne veux plus jamais vivre une quatrième place», tonne-t-il. «Il avait fallu en discuter», glisse pour sa part son coach Clément Bailly. «Mais c’est très vite devenu avant tout une source de motivation, confirme-t-il. Faire trois fois quatrième, ça n’est clairement pas cool. Mais c’est là-dessus que l’on construit maintenant ses succès futurs. Roman a toujours eu d’immenses ressources. Mais il sait encore mieux qu’avant pourquoi il se lève tous les matins», souligne-t-il.

Le technicien français a pris Roman Mityukov sous son aile en 2019, alors que ce dernier avait à peine 19 ans. Le duo a connu rapidement le succès, le Genevois se parant de bronze sur 200 m dos lors des championnats d’Europe de 2020 en grand bassin. Une première finale mondiale dans sa discipline fétiche fin juin 2022 à Budapest (7e place) avait encore aiguisé son appétit. Ce fut d’autant plus la douche froide six semaines plus tard à Rome où le podium s’est refusé à lui malgré une avalanche de records de Suisse.

«Je me suis demandé si mes chronos allaient atténuer ma déception. Mais avec du recul, je pense que j’aurais préféré obtenir une médaille sans avoir battu le moindre record de Suisse dans ces joutes», souffle Roman Mityukov, qui s’est confié à Keystone-ATS en marge des championnats de Suisse aux Vernets.

Une certaine spécialisation sur le 200 m dos s’est naturellement imposée. «C’est là où j’ai le plus de chances de briller. Déjà cette saison, toute la préparation est axée sur cette course», explique-t-il. «Une spécialisation est nécessaire pour le challenge que constituent les JO 2024», ajoute Clément Bailly.

«Cette saison, je l’invite encore à faire d’autres courses. Et le compétiteur qu’il est voudra tout faire pour transformer l’essai dès cette année», glisse le Français. «Le reste est mis de côté, mais entre guillemets seulement», lâche quant à lui Roman Mityukov. «Même en compétition je dispute d’autres épreuves, car ça m’aide aussi à déconnecter», souligne le Genevois. Gilles Mauron, ats

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