Chronique: lui imaginer un avenir, malgré tout
Le mot de la fin
Fred Bocquet
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Vous ne tenez plus de joie: il y a un bébé dans votre bébé. Votre fille est enceinte de trois mois. Fière comme un paon, vous avez annoncé la nouvelle à votre meilleure collègue, qui après vous avoir félicitée, a décrété: il faut avoir du courage pour mettre un enfant au monde de nos jours.
Ça vous a calmée. Bien sûr, venir au monde n’a jamais été une sinécure: on risquait de mourir en couches il n’y a pas si longtemps (aujourd’hui encore d’ailleurs); vos parents ont connu la Seconde Guerre mondiale et le rutabaga, vous êtes née pendant la guerre du Vietnam, avez grandi avec la crise pétrolière, des coups d’Etat sanglants, la menace nucléaire et même celle d’une invasion extraterrestre. On a fermé des écoles pour les filles et fait monter le prix du blé pour plaire aux actionnaires. C’est dire si tout n’était pas couleur layette.
Vous voulez seulement vivre pleinement ce bonheur fragile
Mais aujourd’hui, on dirait bien en effet qu’on ne va pas vers le mieux. Et