Logo

Football

4e mandat pour Benoît Spicher. «j’ai encore la flamme»

Réélu samedi, Benoît Spicher effectuera un quatrième mandat à la présidence de l’AFF. Le dernier?

Benoît Spicher (au centre): «Je préfère ne pas m’avancer sur l’avenir.

 Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

22 août 2022 à 04:01

Football » Sa huitième assemblée des délégués à la présidence de l’Association fribourgeoise de football, passée comme une lettre à la poste, ne sera pas la dernière. Arrivé au bout de son troisième mandat, Benoît Spicher a rempilé pour trois ans, samedi à Châtel-Saint-Denis. Signe que l’enseignant de 62 ans conserve l’entière confiance des 100 clubs affiliés à l’AFF tout comme celle du comité central, en partie renouvelé (lire ci-dessous), sa réélection s’est faite par acclamation.

Après deux heures et demie d’assises et avant de passer à table en compagnie notamment de Dominique Blanc, grand patron du football suisse, Benoît Spicher a répété sa passion intacte pour sa fonction et le ballon rond. «J’ai toujours la flamme», s’exclame-t-il.

En 2014, au moment de succéder à Bernard Sansonnens, vous annonciez briguer au minimum trois mandats. Est-ce à dire que le quatrième sera le dernier?

Benoît Spicher: A la fin du prochain mandat, j’aurai 65 ans. Ce sera peut-être en effet le moment de passer la main. Pour mener à bien certains projets, une fonction comme celle-ci nécessite de travailler sur la durée. Or, pour que de nouvelles idées et dynamiques émergent, il est aussi important d’avoir du changement. Mais je préfère ne pas m’avancer sur l’avenir. La vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de demain.

Quel est, à vos yeux, le plus bel accomplissement de l’AFF sous vos 9 ans de présidence?

Déjà, je soulignerais la très bonne cohésion du comité. Personne n’essaie de tirer la couverture à soi. Notre leitmotiv, lui, n’a pas changé. Nous voulons être le plus proches possible des clubs. Les membres du comité central se déplacent sur les terrains chaque week-end pour aller au contact des gens. Sinon, des différents projets que nous menons, je suis particulièrement satisfait de la mise en place du pôle de compétence pour les très bons jeunes joueurs du canton. J’espère que ça va prendre.

Dans vos rêves les plus fous, sur quoi doit aboutir ce pôle de compétence pour la formation?

En premier lieu, il doit permettre de pérenniser la présence d’une équipe en Promotion League. Pour la Challenge League, d’autres considérations entrent en jeu, financières notamment. Mais si nous arrivons déjà à maintenir un club en troisième division nationale en s’appuyant sur une ossature fribourgeoise, il y aura du sens dans la formation effectuée.

Avec les promotions de Bulle et Portalban, respectivement en Promotion League et 1re ligue, le football fribourgeois voit enfin une petite pointe se dessiner en haut de sa pyramide…

C’est réjouissant, tout comme le fait que Bulle, Portalban et les clubs de 2e ligue interrégionale aient signé une convention visant à optimiser la répartition des talents en fin de formation. C’est un bon premier pas. Il sera intéressant de voir si, au terme du premier tour, les clubs concernés joueront le jeu lorsqu’il sera envisagé de monter d’une catégorie tel ou tel joueur prometteur.

A l’inverse, tout en bas de la fameuse pyramide, les équipes de 5e ligue inscrites pour le championnat à venir sont moins nombreuses que d’ordinaire. Inquiétant?

Nous avons monté des formations de 5e ligue pour pallier le retrait d’équipes de 4e ligue. Il y en a moins dans cette catégorie, c’est vrai, mais le nombre reste stable au niveau de l’AFF, qui constate même une légère augmentation. Après, il ne faut pas se le cacher, plusieurs clubs sont dans le dur au moment de boucler leur contingent.

Les effets collatéraux du Covid?

Les priorités changent, nous le constatons aussi. Le footballeur amateur est bien plus volatil qu’il y a 15 ans. C’est un défi supplémentaire pour les clubs.

Et le défi de l’AFF pour les trois prochaines années, quel est-il?

Outre le projet autour du football élite, l’AFF veut continuer à accompagner au mieux le football de base, en aidant à la formation des entraîneurs ou à la prospection d’arbitres.

Durant l’assemblée, le manque de places pour les juniors est souvent revenu sur la table. A quel point est-ce préoccupant?

Des discussions que nous avons eues en Gruyère, des clubs comme Bulle et La Tour ont 40 à 50 jeunes en attente. A Morat aussi, il y a peu de places. C’est en partie en raison du manque d’infrastructures.

Sans parler du manque d’entraîneurs chez les plus petits…

D’entraîneurs formés, je dirais. Chez les juniors F et E, 70% des entraîneurs n’ont pas suivi de formation. C’est super que des gens s’engagent, je ne dis pas le contraire, mais il y a matière à en faire plus dans ce domaine.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus