Football. Bulle se tire une balle dans le pied

Promotion League » Sabordage, mode d’emploi: encaisser un goal largement évitable après 14 secondes, puis un deuxième au retour du thé après… 29 secondes. Il y avait de quoi être frustré, voire fâché, dans le camp gruérien au moment du coup de sifflet final sur le score de 2-2. Car si le FC Bulle a dominé Bavois sur l’ensemble de la partie, il a perdu deux points en l’espace de 43 secondes, de deux manques de concentration fatals. «Le pire, c’est que nous savions qu’ils allaient jouer là, comme ça, sur Alvarez (l’ailier droit, ndlr), soupire Lucien Dénervaud. Nous avons laissé trop de distance et Bavois n’a pas besoin de beaucoup d’occasions pour marquer.» Des longs ballons vaudois, encore et encore, à en soûler les 548 spectateurs de Bouleyres fatigués par un jeu aussi aseptisé.

Des coups de bottes en avant auxquels Bulle s’est appliqué à répondre par ses qualités: dédoublement, plongée dans les couloirs, jeu à une touche. Tayey aurait pu permettre à Bulle de revenir (19e et 21e), il a préféré se muer en détonateur, à la 33e minute, quand un énième débordement de sa part a trouvé Dangubic pour l’égalisation.

Dans un trou de souris

On l’a dit, Bulle s’est à nouveau fait surprendre en début de deuxième mi-temps, et il a fallu remettre l’ouvrage sur le métier. «Courir systématiquement après le score… c’était compliqué. Ce d’autant plus avec leur style de jeu qui nous obligeait, au milieu du terrain, à avoir tant un œil vers l’arrière que vers l’avant, souffle Diogo Carraco. Nous avions la possession et, depuis le terrain, j’avais l’impression que nous dominions. Je pense que nous aurions pu prétendre aux trois points.»

Dans une deuxième période stérile après le but de Bavois, entaché d’une possible position de hors-jeu, la solution est venue du milieu de terrain prêté par le Team Vaud. Dans les arrêts de jeu, sa frappe enroulée dans une forêt de joueurs vaudois a fait mouche. Mieux que cela, elle a fait se lever tous les spectateurs frustrés jusqu’alors. «Dès que j’ai vu le ballon partir, j’ai compris qu’il allait au fond», sourit Diogo Carraco qui a signé sa troisième réussite de la saison. «Mais la première à Bouleyres! Ça fait du bien. C’est une frappe qui vient un peu de nulle part, j’ai vu la faille et c’est parti comme ça.»

Marquer les premiers

La joie d’avoir retourné une situation qui semblait compromise dans les derniers instants n’enlève pas le goût amer d’une victoire manquée, qui aurait dû se dessiner bien plus tôt. «Etant donné les buts qu’on prend et les moments auxquels on encaisse, j’estime que c’est un bon point. Au regard de l’ensemble du match cependant, nous aurions néanmoins pu aspirer à mieux», confirme Diogo Carraco. Même son de cloche chez son entraîneur: «Ce n’est pas une défaite, donc un point important face à un adversaire direct. Cela reste difficile de se satisfaire de ce match nul. Nous devons réfléchir à ce qu’il s’est passé pour que cela ne se reproduise pas.»

Reste que si Bulle s’est tiré une balle dans le pied samedi soir, il a fait preuve de caractère, comme mercredi dernier à Brühl, pour revenir au score, avec, cette fois au moins, un point à la clé. «On a l’impression d’avoir perdu, mais non! L’équipe a su se remobiliser à chaque fois, c’est positif», soutient Lucien Dénervaud. Le prochain objectif sera de mener une fois au score ce printemps. Lors du premier tour, la troupe de Bouleyres n’a perdu qu’un seul des six matches où elle a ouvert la marque.