Logo

Football

Ueberstorf, un cran au-dessus

Les Singinois remportent 7-2 leur double confrontation face à Savièse et sont promus en 2e ligue inter

Ueberstorf a marqué quatre buts hier, tous en deuxième mi-temps.

 Pierre Salinas

Pierre Salinas

26 juin 2023 à 04:01

Football » Quand le speaker d’Ueberstorf invita le public à rejoindre le cercle que formaient déjà les joueurs, une vague bleue déferla sur la pelouse et la célèbre danse du FCÜ, une sorte de bourrée sur un pied, put commencer. Instant fraîcheur. A l’écart des réjouissances, les joueurs de Savièse sont eux aussi venus à la rencontre de la poignée de leurs supporters à avoir fait le déplacement. Recueillement.

«Les deux clubs se ressemblent, il y a les mêmes valeurs de partage et de solidarité, ce même sentiment d’appartenance», lâche Jean-Nicolas Héritier, l’entraîneur de l’équipe valaisanne. Et d’ajouter: «Souvent, le football d’élite regarde ce que l’on appelle le football des talus avec condescendance. Je suis bien placé pour en parler, moi qui ai travaillé pendant cinq ans dans le mouvement jeunesse du FC Sion. Mais quand je vois cette communion, je me dis que le grand a beaucoup à apprendre du petit. Bravo à Ueberstorf!»

Dans quel groupe?

Hier, tout le monde n’était pas content. Mais personne n’a remis en cause la légitimité de la promotion d’Ueberstorf, vainqueur 7-2 de sa double confrontation face à Savièse. Huit jours après s’être imposés 3-1 chez le champion valaisan de 2e ligue, les protégés de Joël Durret, lequel s’en va avec le sentiment du devoir plus qu’accompli, ont aussi remporté le barrage retour (4-1). Au revoir ligue régionale, bonjour ligue amateur: dès le mois d’août, et comme lors de l’exercice 2018-2019, c’est un cran au-dessus, en 2e ligue interrégionale, que la formation singinoise testera les vertus de la camaraderie.

Dans quel groupe? Nul ne le sait encore, «mais j’espère que les Fribourgeois seront avec les Bernois, les distances seraient moins grandes», ose le capitaine Luca Hagi. Avec quelles ambitions? «Déjà, les joueurs ont dit qu’ils ne voulaient pas s’entraîner plus de deux fois par semaine. Dans de telles conditions, se maintenir serait un exploit», sourit, sans amertume aucune, Polykarp Schaller, appelé à prendre la succession de Joël Durret, dont il était le bras droit cette saison.

Demande en mariage

Non, à Ueberstorf, le futur ne sera pas différent du présent. Quant au match d’hier, il n’a fait que confirmer la supériorité de Singinois qui avaient fait un pas significatif la semaine passée déjà, en s’imposant 3-1 à l’extérieur. «Nous nous attendions à voir Savièse nous presser dès les premières minutes, mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Est-ce parce qu’il ne voulait pas se faire piéger sur contre-attaque, comme il l’avait été lors du match aller? Je ne sais pas. Mais cette attitude nous a un peu surpris», glisse Benjamin Burla, le maître à jouer d’un FCÜ pour lequel, osons l’écrire, l’on craignait le pire avant le coup d’envoi.

Pourquoi? Parce que la cérémonie qui avait précédé la rencontre, à même le rectangle vert, avait été trop longue et trop chargée en émotions. Aux traditionnels remerciements d’usage est venue se greffer… une demande en mariage. Si, si! La voix tremblotante mais solennelle, le défenseur central Philipp Spicher s’est saisi du micro avant de demander la main de sa belle. Mademoiselle a dit oui, les deux tourtereaux se sont langoureusement embrassés, puis monsieur a rejoint son poste. Comme si de rien n’était ou presque.

«La force de cet effectif, c’est qu’il sait faire la part des choses. Quand il s’agit de s’amuser, il s’amuse. Mais une fois que l’arbitre a sifflé, il n’y a plus que le terrain qui compte», explique Joël Durret, dont le «trouble» est double également: «Bien sûr, je suis un peu triste de quitter les gars, avec qui j’ai noué des liens forts pendant deux ans. Mais d’un autre côté, je vais passer plus de temps avec ma famille. Le foot, je le regarderai depuis les tribunes, sans plus avoir à me soucier de rien.»

Coup sur coup

Les tribunes, parlons-en. Garnies de 1273 spectateurs, elles ont attendu la deuxième mi-temps pour voir des buts. Les Nos 1 et 2 sont tombés coup sur coup: par Joel Jungo, à la suite d’une tête sur la transversale de Roona Zesiger, d’abord (56e), Dean Piller ensuite (58e). A peine entré en jeu, Maic Aegerter marquait le 3-0 (73e) avant que Savièse, notamment privé de son meilleur buteur (Manuel Mvuatu) et de son capitaine (Yannick Dubuis), ceci explique aussi cela, ne sauve l’honneur (80e), Jannick Rytz scellant le score à la 88e. Alors, la fête pouvait commencer. Elle a été aussi belle que les vacances seront courtes.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus