«On trouve gentiment notre identité»

Hockey sur glace » La vingtième rencontre de National League de l’exercice 2022-2023 de Gottéron a été placée sous le signe des défenseurs. Le jeune retraité Philippe Furrer a d’abord été mis à l’honneur avant le coup d’envoi (voir ci-dessous). A la 23e minute de jeu, l’arrière luganais Bernd Wolf s’est fait une frayeur – le public a retenu son souffle en voyant le joueur se tordre de douleur sur la glace avant de se relever – en étant touché par un puck dans l’arrière de la nuque. Et enfin, tous les Dragons envoyés dans la zone mixte devant la presse étaient… des défenseurs (Jecker, Chavaillaz, Diaz et Vainio). La solidité de l’arrière-garde du demi-finaliste de la saison dernière peut l’expliquer. Par contre, si les arrières ont joué les passeurs sur les deux buts ayant permis de battre les visiteurs luganais, ce sont bien des attaquants qui ont marqué.

Les Fribourgeois l’ont emporté avec un seul but de différence, mais ils auraient pu éviter de trembler jusqu’à la fin. Notamment si Walser, Sprunger ou Sörensen n’avaient pas touché du métal, ou si leur jeu de puissance avait été plus efficace. «Nous avons évolué trois fois en supériorité numérique, mais nous ne créons quelque chose que la dernière fois», regrette Christian Dubé, pour qui la victoire et l’efficacité du système défensif comptaient cependant plus que toute autre chose hier soir.

«Une énergie positive»

«Gagner un match 2-1, cela insuffle une énergie positive», assure l’entraîneur et directeur sportif des Dragons. «C’est peut-être une bonne chose d’être plus défensifs que par le passé. Nous n’étions pas forcément capables de gagner 1-0 ou 2-1 avant. Ce soir (hier, ndlr), nous n’avons accordé que 18 tirs cadrés aux Luganais, même si, je le conçois, ils n’ont pas été dangereux. Nous avons aussi été très solides contre Davos une semaine plus tôt et nous n’avons donné que trois tirs cadrés à Berne dans le premier tiers le lendemain», rappelle le technicien québécois. Et d’insister: «Trouver une manière de gagner est important, même si nous aimerions évidemment marquer plus de buts.»

Eliminé au stade des huitièmes de finale de la Ligue des champions mardi, Gottéron a vite retrouvé le fil de ses idées pour s’offrir un troisième succès consécutif – pour la deuxième fois de l’automne – en championnat. «C’était important de se remettre sur le droit chemin après notre défaite contre Mikkeli, important aussi de gagner contre un adversaire juste derrière nous au classement», rappelle Benjamin Chavaillaz. «Dès lors que nous sommes solides derrière, nous avons une possibilité de gagner. Avec la qualité offensive dont nous disposons, nous allons forcément marquer.»

Une sérénité installée

Si les attaquants peinent visiblement à trouver la bonne carburation, ce n’est pas le cas des défenseurs fribourgeois, qui dégagent une impressionnante sérénité devant Connor Hughes. Benoît Jecker a son explication: «Nous n’avons pas eu beaucoup de blessés. Cela joue un rôle, car nous aimons retrouver les mêmes paires et il y a eu peu de changements dans l’alignement, contrairement à ce qui s’est passé en attaque. Immanquablement, des automatismes se créent. Je sais ainsi où me placer en fonction de ce que fait Gunderson.»

Gottéron a remporté sept de ses dix derniers matches. «Nous nous sommes bien replacés au classement et nous avons tranquillement trouvé notre identité», apprécie Christian Dubé. Ne lui parlez pas des deux premiers points de Vainio. «Il n’est pas là pour ça. S’il fait son job et termine sans point, cela me convient», rappelle-t-il. Les Dragons tenteront de ramener ce soir de Lausanne un quatrième succès consécutif. Jeffrey Meier pourrait bien être titularisé devant la cage fribourgeoise. Histoire de permettre à Connor Hughes de souffler un peu.