Logo

Hockey sur glace

Voir ou ne pas voir. telle est la question

Longtemps dans le coup, Fribourg-Gottéron s’incline 5-2 à Genève et reste dans le bas du classement


 François Rossier, Genève

François Rossier, Genève

1 octobre 2022 à 04:01

National League » C’est un Christian Dubé bouillonnant qui a débarqué dans la zone réservée aux interviews, hier après la défaite 5-2 de Fribourg-Gottéron contre Genève-Servette. «Je n’ai qu’un truc à dire: on joue dans une crisse de ligue d’amateurs! On n’a pas le budget, on n’a pas le budget… On joue dans une fucking ligue d’amateurs!» En québécois ou en anglais, peu importe, la traduction n’est pas nécessaire. Tout le monde a saisi le courroux de l’entraîneur fribourgeois, nullement inquiet de l’amende de la ligue qui lui pend au nez. «Je paierai ce qu’il faut», lâche-t-il avant de s’en retourner au vestiaire.

Si Christian Dubé était pareillement remonté à la sortie de la glace, c’est qu’il n’a pas réussi à corriger une décision arbitrale pour le moins contestable. Rembobinons la scène. Bien entré dans un match de haut vol, Gottéron tient tête aux Genevois, leaders de National League. 0-1, puis 1-2: les visiteurs prennent deux fois les devants. Reto Berra fait le reste. Les Aigles poussent et finissent par égaliser juste avant la deuxième pause (2-2). Le troisième tiers sera donc décisif. Après moins de deux minutes, Noah Rod s’échappe pour aller battre le gardien fribourgeois. Problème: Marc-Antoine Pouliot se trouve déjà dans la zone au moment où l’ailier y entre. Gottéron réclame un hors-jeu, via son coach-challenge. Les arbitres vont vérifier la vidéo, mais les images ne sont pas nettes. Les juges de ligne refusent de revenir sur leur décision et valident le but genevois (3-2). Si ce n’est pas le tournant du match, cela y ressemble méchamment…

Cinq minutes de supériorité…

Regrettable? Sans aucun doute. Mais la ligue, donc les clubs faut-il le rappeler, ont refusé d’investir dans la technologie pour offrir de meilleures images aux arbitres. Dès lors, comment juger ce qui ne se voit pas? Voir ou ne pas voir, telle est la question… Les Dragons refusent toutefois de blâmer les «zébrés». «Nous n’avons aucun contrôle là-dessus», lâche Benjamin Chavaillaz. «Je fais des fautes, les arbitres aussi. Je ne veux pas polémiquer. Reste que cela ressemble à un gag et qu’il est temps de devenir plus professionnel», commente pour sa part le capitaine Julien Sprunger.

Selon le règlement, Gottéron a encore écopé d’une pénalité mineure pour avoir utilisé de manière erronée son coach-challenge. Une sorte de double peine qui n’a finalement pas porté à conséquence. Mais le mal était fait dans les rangs fribourgeois. «Il y avait hors-jeu. Ce 3-2 nous a mis la tête sous l’eau», avoue Sprunger. Pour preuve, malgré une supériorité numérique de cinq minutes après une vilaine faute de Josh Jooris sur Mauro Dufner, les Fribourgeois n’ont pas été en mesure de recoller au score, lâchant même prise en fin de match pour s’incliner sur le score sévère de 5-2. «Il ne sert à rien de chercher des excuses. Ce genre d’événements fait partie du jeu, tonne Chavaillaz. Après le 3-2 genevois, il nous restait du temps pour égaliser. Nous commettons encore trop de petites erreurs, comme des pertes de puck, qui nous coûtent cher au final.»

Avant que le train ne parte

Le bilan global n’est pourtant pas mauvais. Contre une talentueuse équipe de Genève, Gottéron, tantôt opportuniste, tantôt besogneux, s’est retrouvé en position de l’emporter. «Longtemps, nous avons bien résisté», corrobore Sprunger, qui appelle à davantage de constance. «Il faut jouer 60 minutes de bon hockey. On ne peut pas continuer à alterner victoires et défaites. Il faut réussir à enchaîner.»

Avec deux victoires et quatre défaites après six matches, les Dragons affichent le même bilan que l’an passé. Cela ne les avait pas empêchés de réaliser une superbe saison. Mais le temps presse. Christian Dubé et ses hommes ont tout intérêt à vite rattraper le train, avant qu’il ne quitte définitivement la gare…

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus