La présidente a essayé de mettre un terme au chaud débat sur les liquidités de l’armée. Exercice difficile.
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14 février 2024 à 22:10
Généralement, quand une salle entière ne comprend pas vraiment les propos des locuteurs sur le podium, c’est que la communication n’est pas optimale. L’exercice auquel se sont livrés la présidente de la Confédération et le chef de l’armée entre visiblement dans cette catégorie. Face à la presse, ils ont tenté, retenté et tenté encore d’éteindre l’incendie allumé il y a deux semaines par le couac des liquidités de l’armée. Résumé de l’opération déminage? Un échec.
L’occasion est pourtant rêvée pour Viola Amherd et Thomas Süssli. La ministre de la Défense et le commandant de corps réunis après une séance du Conseil fédéral, qui vient d’approuver un tout nouveau message sur l’armée et des crédits d’engagement. Cinq milliards de francs pour les quatre prochaines années et un plafond des dépenses 2025-2028 «élargi» à 25,8 milliards de francs. Des sommes possibles grâce à l’augmentation du budget de la Défense exigée par le parlement en décembre dernier.
Sauf que les regards sont ailleurs. Personne n’a oublié les dissonances entre Viola Amherd et Thomas Süssli, qui se montraient ensemble pour la première fois depuis l’éclatement de l’affaire. Rappel: il y a moins d’un mois, la presse révélait que l’armée aurait commandé plus de matériel que ses moyens ne le lui permettaient. En conséquence, elle annonçait devoir reporter des investissements. Le dégât d’image est inévitable: en Suisse, dépenser de l’argent – public qui plus est – qu’on n’a pas, c’est impardonnable.
Ont suivi une dizaine de jours d’explications et de justifications jugées hasardeuses, voire osées. Des contradictions entre Thomas Süssli et Viola Amherd, silencieuse jusqu’à ce mercredi, sont révélées. Par exemple au début du mois, quand Thomas Süssli a bruyamment tiré la sonnette d’alarme et affirmé que l’armée suisse est en danger en raison du ralentissement de la hausse du budget décidé ultérieurement. Selon la presse alémanique pourtant, Viola Amherd s’est montrée en accord avec ce choix. Ce mercredi, le chef de l’armée est resté dans l’ombre de sa ministre de tutelle.
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