A écouter en podcast. Ancienne idol sud-coréenne, Heo Yu-jeong dénonce le côté obscur de la K-pop

Heo Yu-jeong, ancienne chanteuse du groupe Bob Girls, a accepté de montrer la face sombre de cette industrie musicale. Elle dénonce les dérives du système dominé par des maisons de disques toutes-puissantes qui exercent une tutelle autoritaire sur les candidats à la gloire.

Heo Yu-jeong raconte une vie de stagiaire et d’idol faite de pressions psychologiques, d’exigences sans fin et de privations.TJ



Avertissement à tous ceux qui veulent conserver une vision enchantée de la K-pop: ce podcast n’est pas pour vous! Alors que les groupes cultes tels que Blackpink, BTS ou Stray Kids font rayonner la Corée du Sud aux quatre coins du monde, l’usine à rêve tourne à plein régime pour sortir près de 80 groupes par année, tous taillés sur mesure. Mais à quel prix! La Liberté vous propose une immersion dans l’antichambre de la gloire à Séoul, avec pour guide Heo Yu-jeong, ancienne chanteuse du groupe Bob Girls entre 2014 et 2015.

Heo Yu-jeong à gauche avec le groupe Bob Girls en 2014
Heo Yu-jeong à gauche avec le groupe Bob Girls en 2014DR

Du haut de son expérience, elle est l’une des rares ex-idols à dénoncer les conditions de formation des stagiaires victimes des dérives d’un système dominé par les maisons de disques. Elle se bat aujourd’hui pour assainir le milieu. Elle raconte une vie de stagiaire et d’idol faite de pressions psychologiques, de surveillance, de privations et d’exigences sans fin, entre anxiété constante et épuisement. «Quand je regardais mes amis autour de moi, beaucoup d’entre eux souffraient et étaient malades, et leur vie semblait désespérante», confie-t-elle.

Lee Jong-im
« Il faudrait améliorer le droit du travail des enfants, car il semble que les réglementations ne soient pas bien appliquées sur le terrain »
Lee Jong-im·Experte en culture pop

Vous entendrez aussi l’experte en culture pop Lee Jong-im, qui a enquêté sur cette tyrannie du succès. Comme l’ex-idol, elle déplore la négligence de l’éducation au sein des stagiaires. Les réformes en cours sont insuffisantes. «Il faudrait améliorer le droit du travail des enfants, car il semble que les réglementations ne soient pas bien appliquées sur le terrain», observe l’experte.

A 17&nbsp;ans, Choy Yujin est prête à sacrifier sa vie privée pour devenir <i>idol</i>.
A 17 ans, Choy Yujin est prête à sacrifier sa vie privée pour devenir idol.TJ

Nous ferons aussi un saut dans une école de danse de Séoul, la Def Dance Skool, pour mesurer l’écart chez les jeunes aspirants idols entre les rêves et la réalité. Choy Yujin, 17 ans, pas encore stagiaire, est prête à sacrifier sa vie privée pour espérer un jour monter sur scène. «J’ai tellement envie de devenir artiste que je pense pouvoir surmonter toutes ces difficultés.» Mais les élus sont rares sur les dizaines de milliers de candidats qui transpirent chaque année dans les écoles et les académies de danse.