La Liberté

Les mangeurs de gluten survivent encore

La Page Jeunes - Calories Le régime sans gluten est des plus prisés. Dieu soit loué, les amateurs de pain n’ont pas encore trépassé.

A quand la perdition de la bonne platée de spaghettis? © Inès Conti
A quand la perdition de la bonne platée de spaghettis? © Inès Conti

Inès Conti

Publié le 27.05.2016

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Ah, ce bon pain croustillant, sa croûte dorée, sa mie encore chaude! La pâte qui lève, la tresse du dimanche, l’odeur lorsqu’elle sort du four: rien de tel qu’une bonne tranche de pain garnie de beurre et de confiture pour commencer la journée en douceur. Seulement ça, c’était avant. Dorénavant, le pain est un «no-go» absolu pour qui veut être à la pointe de la mode. Pourtant, retirés de la vie validée par Hollywood, cachés dans leurs champs de blé, de téméraires habitants survivent encore à la tendance, cultivant leurs céréales avec amour et passion, pétrissant la pâte au chant des oiseaux. Expulsés de la société normative, ils mangent des pâtes et des pizzas à foison.

Ils doivent se sentir ballonnés, ces pauvres êtres vivant à l’ancienne. Dieu sait si nous ne nous sentons pas mieux depuis que nous avons décidé d’éliminer le gluten de notre alimentation: quinoa, riz, soja et j’en passe. La vie est bien plus belle sans ces grosses portions de pâtes qui n’en finissent jamais, on se ressert tout le temps, on finit par avoir trop mangé, on n’est pas bien, c’est pénible. Et puis, le pain, ça fait gonfler le ventre, on le tartine de trucs hyper caloriques, alors le gluten on n’y touche plus, c’est bien mieux comme ça. Depuis, on a même perdu du poids. «Gluten free», c’est vraiment Byzance.

Pourtant, on ne peut pas s’en empêcher: quand la salade verte arrive au restaurant et que le voisin s’envoie une pizza au feu de bois, on lorgne. Ben oui, on lorgne, ça sent bon et on se souvient de ce goût incroyable, de cette belle époque où maman faisait des spaghettis carbonara et où les cornettes au beurre étaient au menu une fois par semaine. C’est vrai, il y a des pâtes sans gluten, mais on ne va pas se leurrer, c’est immangeable ces trucs, c’est épais et étouffe-chrétien. Alors on mastique nos galettes de sarrasin, en silence, pendant que cet énergumène brise sa baguette de pain en face de nous. Ça fait quand même un coup au cœur. On finit presque par se demander: c’était si mauvais que ça, le gluten, pour ne plus en manger?

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11