Les députés fribourgeois ont rejeté mardi une motion d’ordre socialiste demandant de traiter en décembre un budget cantonal 2026. Ce dernier a été retiré par le gouvernement à la suite du lancement d’un référendum contre la loi sur l’assainissement des finances de l’Etat.

La requête a été refusée par 65 voix contre 35, sans abstention, grâce à la majorité bourgeoise du législatif. Le budget 2026 avait été présenté à l’équilibre le 29 septembre, selon le principe constitutionnel, par le grand argentier cantonal Jean-Pierre Siggen. La LAFE a été votée pour sa part le 10 octobre par les mêmes partis.
Le lancement, dans la foulée, par le PS fribourgeois, avec le soutien des Verts et des syndicats, est venu chambouler la pratique, à savoir le traitement du budget en novembre. La copie est «sur la table» et il faut s’en saisir, a constaté le député socialiste David Bonny, président du groupe.
«Le PS demande un budget, alors qu’il est à l’origine du chaos», a répondu son collègue PLR Alexandre Vonlanthen. «Le traiter ou pas n’enlève rien à l’incertitude juridique», a-t-il ajouté. Les interventions, à gauche en particulier, ont tourné autour de la constitutionnalité d’une démarche inédite.
«C’est la moins mauvaise solution», a relevé le député centriste Christian Clément. Pour sa part, son collègue UDC Flavio Bortoluzzi a appelé à attendre la fin du processus engagé. Ce qui implique la présentation d’un budget 2026 en juin prochain, seulement, sachant que la votation concernant la LAFE devrait se tenir le 26 avril.
François Ingold, pour le groupe Verts et alliés, a évoqué un «flou artistique». «Personne ne sait ce qui va se passer au début 2026», a-t-il déploré, en demandant «au moins d’amender le budget 2025». Le député PS Elias Moussa a regretté lui que l’on reproche à la gauche de recourir à un «instrument démocratique».
La LAFE a été adoptée en octobre, après quatre jours de vifs débats, par 57 voix contre 35 et 4 abstentions. Pour mémoire, la LAFE vient concrétiser du point de vue législatif le fameux programme d’assainissement des finances de l’Etat (PAFE). Celui-ci vise à améliorer les comptes de 405 millions de francs entre 2026 et 2028.